Égypte : le ministre de la Justice démis de ses fonctions pour propos blasphématoires
Le ministre égyptien de la Justice Ahmed el-Zind a été démis de ses fonctions après avoir notamment déclaré qu'il pourrait aller jusqu'à faire emprisonner "un prophète".
C’est en ce tout début de semaine que celui qui était jusqu’alors ministre de la Justice d’Égypte, Ahmed el-Zind, a été démis de ses fonctions pour des propos jugés blasphématoires. Récemment appelé à réagir sur l’arrestation de journalistes, M. el-Zind avait ainsi déclaré que, s’il le fallait, il serait même prêt à faire emprisonner “un prophète”.
Il aura tenté par la suite de se justifier en expliquant que sa “langue avait fourché” et qu’il n’avait pas explicitement désigné le Prophète de l’islam Mahomet. Vendredi au soir, le désormais ex-ministre égyptien de la Justice était questionné par la chaîne de télévision privée Sada al-Balad sur l’éventualité de poursuivre sept journalistes qui l’auraient diffamé.
Blasphème : le ministre Ahmed el-Zind limogé pour s’en être pris au Prophète
Et d’avoir répondu, dans des propos rapportés par Le Point : “Même s’il s’agissait d’un prophète, la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui”, une déclaration presque immédiatement suivie d’apparents regrets : “Je demande à Dieu de me pardonner.” Une vive contestation aura ensuite été observée sur les réseaux sociaux, et sans le nommer directement, l’université d’Al-Azhar basée au Caire aura depuis diffusé un avertissement demandant expressément de “respecter le nom du Prophète dans les discours publics et les médias, et d’éviter toute insulte à son égard, même non intentionnelle”.
“Je m’exprimais dans un sens général, hypothétique”
Samedi, lors d’un entretien téléphonique avec la chaîne CBC, Ahmed el-Zind avait évoqué une récupération de ses propos par les Frères musulmans, responsables selon lui de la polémique : “Ma langue a fourché. Je m’exprimais dans un sens général, hypothétique, mais les Frères musulmans ont sauté sur l’occasion”. À noter pour finir que ce n’est pas la première fois que le politique égyptien se trouve dans l’œil du cyclone. Il avait ainsi déclaré le 28 janvier dernier, à la télévision, qu’il ne serait “pas satisfait tant que 10.000 Frères musulmans ne seraient pas tués” pour les forces de sécurité ayant trouvé la mort dans un attentat. Une sortie alors immédiatement condamnée par Human Rights Watch.