EDF : vers un renouvellement du parc nucléaire, mais pas seul
D'ici à 2050, le parc nucléaire français pourrait voir émerger de 30 à 40 réacteurs EPR NM (nouveaux modèles). Mais ce renouvellement ne pourra sans doute pas être entièrement supporté par EDF, selon son PDG.
A l’heure actuelle, une grande partie du parc nucléaire français est en mesure d’être prolongé jusqu’à 60 ans. Ceci est valable pour 58 réacteurs implantés dans 19 centrales, et cela coûtera quelque 50 milliards d’euros. Mais demain, c’est-à-dire dans quelques petites dizaines d’années seulement, qu’en sera-t-il ? Le PDG du groupe EDF a évoqué cet avenir proche vendredi à l’occasion d’un point presse.
“A partir de 2028, 2030, ce n’est pas une science exacte, nous allons commencer à installer en France des EPR nouveau modèle”, a déclaré Jean-Bernard Levy.
Entre 30 et 40 EPR NM à l’horizon 2050
“Et puis en 2050, 2055, on n’aura plus de (réacteurs de) la génération actuelle. On aura les EPR NM: on en aura 30, 35 ou 40. On aura plusieurs dizaines qui seront le produit de remplacement du parc actuel”, précise-t-il encore. Les décisions seront prises “autour de 2020”, a-t-il encore indiqué, en n’omettant pas de souligner qu’EDF oeuvre avec Areva au développement d’un réacteur EPR NM (nouveau modèle) de même capacité que les actuels, soit 1?650 mégawatts, mais moins onéreux.
“Notre objectif est que les grandes options de sûreté, les grands choix d’architecture soient faits dans les années qui viennent pour que nous ayons un design détaillé accepté par l’autorité de sûreté nucléaire à l’horizon 2020”.
EDF et le futur du nucléaire : la “nécessité de faire entrer des partenaires”
En revanche, EDF a-t-elle les reins assez solides pour mener à bien cette mission ? Jean-Bernard Levy répond sans ambages : “Je pense que non. La question se posera nécessairement de faire entrer des partenaires”.
La loi de transition énergétique ramène à 50% la part de l’énergie issue du nucléaire en France, soit un plafond de 63,2 Gigawatts. Et pour Jena-Bernard Levy, c’est un moindre chiffre et il cite un cas bien précis, celui de l’usage croissant des véhicules électriques : “Nous estimons que nous en aurons besoin. On ne sait pas quel sera le parc de véhicules électriques, ni combien de temps il faudra pour les recharger”.