Domestication du chien : intervenue en Europe et en Asie ?
Selon une nouvelle étude, le chien aurait possiblement été domestiqué "indépendamment dans l’est et dans l’ouest de l’Eurasie". Ce qui signifierait que l'animal ne serait pas né en un seul et unique point.
Que l’on ne s’y trompe pas : il n’est pas question ici d’une domestication du chien en deux temps, mais d’un apprivoisement intervenu en deux zones distinctes du globe. C’est une étude parue vendredi dans les colonnes de la revue Science qui émet cette hypothèse.
Dans des propos rapportés par nos confrères du Monde, les auteurs de cette enquête semblent en effet s’interdire toute confirmation : “Combinés, nos résultats suggèrent que les chiens auraient pu être domestiqués indépendamment dans l’est et dans l’ouest de l’Eurasie à partir de populations distinctes de loups. Les chiens d’Asie auraient pu ensuite voyager vers l’Europe, avec l’homme, où ils auraient partiellement remplacé les chiens paléolithiques européens.”
Le chien serait bien né en Europe mais aussi en Asie
Et si, jusqu’à présent, aucun consensus n’avait été trouvé concernant la date et le lieu auxquels est apparu le chien, cette nouvelle étude pourrait réunir les parties débattantes. Rappelons ainsi que pour certains chercheurs, l’animal est apparu en Europe il y a de cela plus de 30.000 ans. D’autres équipes avancent quant à elles que le chien aurait vu le jour à plus ou moins la même période mais en Extrême-Orient.
Pour Laurent Frantz de l’Université d’Oxford, premier signataire de l’étude récemment rapportée, “notre étude montre que tout le monde avait raison”.
“Un signal fort d’expansion depuis l’Asie chez les chiens modernes”
L’enquête s’est appuyée sur des séquences d’ADN de 59 fossiles de chiens européens à la datation comprise entre 14.000 et 3.000 ans. A de même été pris pour base le génome intégral d’un chien âgé de 4.800 ans découvert dans un site néolithique irlandais.
Des comparaisons ont alors été effectuées entre ces données et des éléments équivalents provenant d’un total de 2.500 chiens modernes, toutes races confondues. Et ces observations d’avoir finalement permis d’observer “un signal fort d’expansion depuis l’Asie chez les chiens modernes”, comme l’indique Laurent Frantz.