Trop d’oxytocine injectée aux femmes qui accouchent ?
L'hormone de synthèse est régulièrement administrée dans les salles d'accouchement, mais son utilisation est aujourd'hui remise en question.
L’ocytocine a été découverte il y a un peu plus d’un siècle. Produite par l’hypotalamus, elle intervient naturellement pendant le processus de l’accouchement. Son rôle est d’intervenir sur l’utérus afin que ce dernier active les contractions.
Mais cette hormone a aussi une forme synthétique, appellée oxytocine. Administrée en injections à 2 femmes sur 3 depuis 5 décennies, elle a pour but de raccourcir la durée du travail pour réduire les risques de mortalité, qu’ils soient du côté de la maman comme du bébé.
Une hormone qui n’est pas sans risque
Mardi, le Collège national des sages-femmes (CNSF) a tenu à rappeler que son usage n’était pas sans risque, puisqu’il multiplierait ceui d’hémorragie sévère en post-partum de 1 à 5, en fonction des doses injectées. Pour le Dr Camille Le Ray, gynécologue-obstétricienne au sein de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, “on médicalise beaucoup l’accouchement”.
Autre risque, celui de conduire à des anomalies du rythme cardiaque du bébé à naître.
Que recommande le CNSF ?
L’association a écouté des professionnels et des associations de patients. Il préconise donc aux gynécologues et sages-femmes d’y avoir recours de manière moins systématique et d’attendre plus longtemps avant de l’utiliser.
Les professionnels doivent informer les futures mères sur l’oxytocine, mais aussi savoir écouter et respecter le rythme naturel de l’accouchement. Car des temps de latence sont suceptibles d’intervenir et la dilatation du col de l’utérus n’est pas un long fleuve tranquille.