Disiz : “D’arrêter le rap m’a fait prendre conscience à quel point ça me manquait ” (Interview)
A l'occasion de la sortie de son nouvel album intitulé "Transe-lucide", Disiz a pris le temps de répondre à nos questions.
24matins : « Transe-Lucide » est le troisième volet de la trilogie qui sortira le 3 mars prochain. Comment s’est passé l’écriture et l’enregistrement de ce nouvel album ?
Disiz : Vu que nous sommes dans une trilogie, je pense à l’écriture de Transe-Lucide depuis 2 ans déjà. C’est-à-dire que lorsque j’ai réalisé le premier EP “Lucide”, le même jour où j’ai enregistré “Moise” j’ai également enregistré “Les Moyens du Bords” qui est sur “Extra-Lucide”. En somme je suis en écriture continue depuis “Lucide”. Quant à l’enregistrement j’ai mis quasiment 1 an.
Pourquoi avoir fait le choix d’une trilogie ?
Cette trilogie marque mon retour au rap. Un rap particulier, un rap à la Disiz et non pas un rap “bling bling”. Il faisait suite à “Disiz the End” dans lequel je disais que j’arrêtais le rap. Donc j’avais beaucoup de choses à dire et je ne pouvais manifestement pas tout dire ça sur un seul et même disque. Donc j’ai eu l’idée de faire une trilogie histoire de bien expliquer ma proposition artistique.
Il y a un titre qui a fait beaucoup de bruit dès sa sortie « Rap Genius ». Pourquoi avoir voulu t’associer avec ce site ?
Le titre “Rap Genius” n’est pas une association avec le site. Il y a 2-3 ans un ami m’a fait connaître un site très réputé aux États-Unis qui s’appelle Rap Genius et qui fait de l’explication de texte. J’ai trouvé l’idée super forte parce que effectivement dans les textes américains, il y a beaucoup de métaphores que moi-même je ne comprends pas forcément. Quand j’ai rencontré les mecs de Rap Genius, je leur ai dis un jour que je ferai un titre qui se nommera comme le site. Voilà comment est né ce morceau.
Quelles sont tes principales inspirations musicales ?
Beaucoup de rap des années 90 forcément. Beaucoup de rock indé également, de pop des années 80. Après si tu veux des noms il y a Arcade Fire, qui ont une musique très riche et très fournie. Mais j’aime beaucoup écouter Nas, Kanye West, Georges Michael ou encore Michael Jackson. C’est très varié quoi ! (rires)
En 2009 tu affirmais arrêter le rap. En 2012 tu es revenu avec le premier volet de la trilogie « Lucide ». Peux-tu nous expliquer la motivation de ce retour ?
La motivation je l’explique dans un morceau qui s’appelle “Un frigo, Un coeur et Des couilles”, qui apparaît dans le premier volet “Lucide”. Un “frigo” parce que j’avais besoin d’argent, je l’ai dis, mais ce n’était pas ma seule motivation ! Il y a surtout un “coeur” parce que j’aime beaucoup cette musique là. Le fait de m’arrêter m’a fait prendre conscience que j’avais un public qui me suivait, qui m’appréciait et moi-même ça me manquait de ne plus rapper. Des “couilles” parce que je me suis dis que j’allais revenir avec une proposition assez “couillue” justement : être clairement en opposition avec un discours majeur qu’il y a dans le rap qui est plutôt individualiste et très cliché sur les voitures, les filles… Je tenais à revenir pour dire avec force quelle était ma position dans le rap !
Assez souvent tu mets tes enfants en avant, souhaites-tu qu’ils suivent la même lignée que toi ?
Non, pas nécessairement. La volonté de mettre en avant ce côté familial ce n’est pas pour les montrer eux, parce que je ne suis pas du tout nombriliste et que quelque part mes enfants n’ont rien de plus extraordinaires que les autres. Non, ça fait justement partie du côté “couillu” dont je parlais tout à l’heure à savoir montrer la face “normale” d’un mec de cité. Je tiens à être contre ces poncifs et ces stéréotypes qu’on fait sur nous les rappeurs.
Prêt pour le 19 mars au Bataclan ?
Toujours prêt ! J’ai hâte ! Quand je fais ma musique, je pense à la transposition sur scène. Je ne compose pas un morceau sans m’imaginer ce qu’il donnera sur scène.
Enfin, que peuvent te souhaiter les lecteurs de 24matins aujourd’hui ?
Encore plein de disques et surtout beaucoup beaucoup beaucoup d’inspiration !