Discours de Manuel Valls : ovation et mesures contre le terrorisme
Mardi à l'Assemblée nationale, Manuel Valls a prononcé un vibrant discours d'hommage aux vitimes des récents attentats.
C’est un fait suffisamment rare pour être noté : mardi, à l’issue du discours de Manuel Valls devant les députés, la quasi-totalité de ces derniers l’ont salué et ovationné.
Le premier Ministre a également dessiné les contours des prochaines mesures que son gouvernement pourrait être amené à prendre dans les prochaines semaines pour lutter contre le terrorisme.
Manuel Valls, un discours salué à droite comme à gauche…
A la fin de son discours, l’Assemblée s’est levée comme un seul homme pour ovationner le premier Ministre. La Marseillaise a même été entonnée par un député, puis reprise par l’Hémicycle, ce qui n’était pas arrivé depuis novembre 1918.
A gauche, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a salué une “séance qui fera date”, tandis que Jean-Marc Ayrault louait “l’un de ces grands discours qui marquera l’histoire de l’Assemblée”. François de Rugy pour les écologistes a applaudi quant à lui des “propos justes sur les suites que nous devions donner sur la sécurité des Français, sans surenchère, sans gesticulation législative comme certains le souhaiteraient”. Julien Bayrou, porte-parole d’EELV est apparu plus circonspect, notant que le premier Ministre était “en faveur de la censure internet”.
A droite, l’UMP Eric Ciotti a entendu “un beau discours républicain”, tandis que Christian Jacob y a vu “des intentions très louables, et on se retrouve dedans”.
Pour le Front National, Florian Philippot a fustigé Manuel Valls “comme [étant] un des responsables de la situation actuelle, avec ses camarades de l’UMPS” et que donc, il “ne mérite aucun applaudissement”.
… et des mesures esquissées
“A une situation exceptionnelle doivent répondre des mesures exceptionnelles. Mais jamais des mesures d’exception”, a déclaré Manuel Valls. Voici les pistes d’action envisagées pour lutter contre le terrorisme :
- l’instauration d’un “nouveau fichier” qui “obligera les personnes condamnées à des faits de terrorisme ou ayant intégré des groupes de combat terroristes à déclarer leur domicile et à se soumettre à des obligations de contrôle”,
- des formations sont envisagées au sein de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), afin de “comprendre le processus de radicalisation”; mais aussi, “une unité de renseignement”,
- un renforcement du contrôle d’Internet a été demandé à Bernard Cazeneuve. Ce dernier devra lui remettre rapidement des propositions devant “concerner notamment Internet et les réseaux sociaux, plus que jamais utilisés pour l’embrigadement, la mise en contact et l’acquisition de techniques permettant de passer à l’acte”,
- le regroupement des prisonniers islamistes radicalisés dans des “quartiers spécifiques”. Pour l’heure, 152 prisonniers liés au radicalisme islamiste sont détenus, dont 22 sont “réfractaires à toute autorité”. Une telle expérience est actuellement menée à la maison d’arrêts de Fresnes, mais aucune conclusion sur les résultats ne sont actuellement communiquées.