Insecticide sur les cerisiers : Stéphane Le Foll veut faire interdire le diméthoate en Europe
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a saisi la Commission européenne concernant un insecticide à base de diméthoate utilisé sur les cerisiers. Un produit interdit en France depuis le 1er février dernier et qui pourrait le devenir à un niveau plus large.
Le 1er février 2016, un insecticide à base de diméthoate s’est vu interdit en France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) ayant ainsi décidé de ne pas renouveler son autorisation de mise sur le marché devant l’absence d’arguments convaincants de Cheminova AGRO, la société commercialisant le produit.
Sauf que le Diméthoate, utilisé sur les cerisiers, est encore vendu dans le reste de l’Europe. Mercredi, le ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a ainsi saisi la Commission européenne afin que le Vieux Continent tout entier s’accorde sur le sujet.
Cerises : l’Europe saisie pour une interdiction globale du diméthoate
Évoquant un risque de “distorsion de concurrence”, le ministre a appelé à l’activation des “mesures d’urgence prévues par le droit européen” dans le but d’obtenir une “interdiction immédiate de l’utilisation du diméthoate dans toute l’Union Européenne sur les fruits et légumes”.
Sa requête ne récolte cependant pas l’adhésion totale des producteurs français. Pour ces derniers, le diméthoate représente en effet le seul moyen efficace de lutter contre le moucheron Drosophila Suzukii, et, en invoquant la toxicité du produit, le gouvernement leur a d’ailleurs refusé une dérogation quant à un usage du diméthoate rallongé de quatre mois supplémentaires.
“Un produit sans conteste dangereux”
Cité par nos confrères de RTL.fr, le porte-parole de Générations Futures François Veillerette a déclaré que “ce produit est sans conteste dangereux […] cancérigène et un neurotoxique puissant”. L’ex-dirigeant de Green Peace soutient quant à lui la démarche de Stéphane Le Foll, en souhaitant également que “le produit soit interdit partout dans l’Union européenne”.
La Commission européenne dispose d’un délai de réflexion de sept jours à compter de la saisine de M. Le Foll. Dans le cas de figure où celle-ci maintiendrait la vente du produit au sein de l’Europe, le ministre a fait savoir qu’il mettrait alors en place “une clause de sauvegarde nationale”. Ce qui signifierait le retrait pur et simple de la vente, en France, des cerises aspergées au diméthoate.