Un couple mis en examen pour l’organisation de 14 mariages blancs à Dijon
A Dijon, un couple a été mis en examen pour avoir organisé des mariages blancs. L'homme a été écroué, la femme laissée libre sous contrôle judiciare et 3 autres intermédiaires ont été entendus. Ils auraient organisé ainsi au moins 14 mariages blancs.
Mercredi dans la soirée, une couple âgé d’une trentaine d’années a été présenté à un juge d’instruction, soupçonnés qu’ils sont d’avoir en 2013 organisé la bagatelle d’au moins 14 mariages blancs à Dijon.
Dijon : un système bien rodé
A la suite de cette interpellation et de la mise en examen, l’homme a été écroué, sa compagne laissée sous contrôle judiciaire, nous révèle 20minutes. Deux autres femmes et un autre homme, eux aussi interpellés mardi, ont été laissés en liberté sans que cela interdise d’autres poursuites. Leur rôle serait celui d’intermédiaires.
Le système consistait à recruter de futures mariées parmi des jeunes femmes “fragiles, en rupture familiale, précaires”, selon les sources policières. En échange, elles étaient rétribuées de “quelques centaines d’euros”. A l’autre bout du système, des Algériens en recherche de titre de séjour, originaires de la région parisienne et qui déboursaient quant à eux “un prix moyen de 10.000 euros”. Une fois la somme payée en espèces, ces derniers s’en retournaient alors en région parisienne dès que le mariage était “acté”.
Faux mariage, faux papier
C’est alors que les intermédiaires intervenaient, procurant de faux papiers administratifs “prouvant” le mariage. Le marié pouvait ainsi, en leur possession, faire valoir plus de droits à l’obtention du titre de séjour convoité. Ils se servaient des jeunes femmes comme de témoins pour d’autres mariages. Dans le cas où ces filles, toute originaires de la région dijonnaise, avaient le malheur de vouloir se rétracter, elles pouvaient être menacée, voire violentées, précise la Brigade mobile de recherche, rattachée à la Police aux frontières.
Selon les policiers, dont les déclarations sont encore relayées par 20minutes, l’homme et la femme interpellés forment un couple “confortablement installé dans la société”. Pendant leur garde à vue, ils ont “globalement reconnu avoir organisé” ces mariages. et risquent jusqu’à dix ans d’emprisonnement et 750.000 euros d’amende.