Différences hommes / femmes : l’Académie de médecine en faveur de soins adaptés
L'Académie de médecine souhaite que les soins délivrés à des patients soient adaptés à leur sexe, en affirmant ainsi que "les hommes et les femmes ne sont pas égaux devant la maladie".
Si, pour éventuellement s’attirer les faveurs d’une frange de la population, certaines voix tendent à affirmer que la femme est l’égale de l’homme, il s’agit en tout cas d’une possible vérité ne s’appliquant pas au niveau médical. C’est l’Académie de médecine qui le dit.
À l’occasion d’une conférence de presse tenue jeudi matin, l’institut a ainsi plaidé en faveur de soins adaptés au sexe des patients. Le professeur et généticienne Claudine Junien, appartenant à l’Académie de médecine, y a notamment estimé qu’“en France, nous avons dix ans de retard”, et que “les hommes et les femmes ne sont pas égaux devant la maladie et doivent donc être pris en charge et traités différemment”.
Soins adaptés selon les sexes : la France aurait “dix ans de retard”
Et il ne s’agit pas là d’une requête sans fondement, car, comme le rapportent nos consœurs de La Parisienne, ne pas opérer de distinctions entre les sexes au niveau médical est un problème de santé publique desservant en premier lieu les femmes.
On nous précise de même, concernant le retard affirmé de la France dans le domaine, que l’Allemagne y a déjà posé un pied en créant, à Berlin, l’Institute of Gender in Medicine de l’hôpital de la Charité.
Des symptômes parfois différents
Quant aux différences en elles-mêmes observées chez les hommes et les femmes quant au diagnostic de telle ou telle maladie, signifions par exemple que l’infarctus du myocarde n’est pas ressenti de la même façon selon que l’on soit d’un sexe ou de l’autre. Le symptôme d’une forte douleur thoracique est ainsi peu voire pas prononcé chez les femmes dans près de la moitié des cas.
On nous révèle enfin que les remèdes fournis n’ont pas le même effet selon les sexes en raison d’une représentation féminine négligeable dans le cadre d’essais cliniques. Alors que, comme l’indique le professeur Junien, “les hommes et les femmes sont biologiquement différents. Dès la conception, on constate 30 % de différences en moyenne au niveau moléculaire dans tous les tissus et jusqu’à 70 % dans le foie adulte. On ne peut continuer à ignorer ces évidences scientifiques. C’est dans l’intérêt de chacun.”