Dépression : un traitement à base de champignons hallucinogènes
La psilocybine, substance qui confère à certains champignons des propriétés hallucinogènes, a fait l'objet d'un traitement contre la dépression. Avec succès.
C’est une première mondiale : des chercheurs de l’université Imperial College à Londres ont administré de la psilocybine à quelques volontaires atteints de dépression. Cette substance hallucinogène contenue dans certains espèces de champignons s’est avérée plutôt efficace au bout d’une semaine de ce traitement.
12 volontaires pour ce test avec des champignons hallucinogènes
C’est dans la très sérieuse revue médicale britannique The Lancet que les résultats de cette expérience ont été publiés. Pour la mener à bien, 12 personnes souffrant de dépression modérée ou sévère depuis au moins 18 ans se sont portées volontaires. Toutes avaient tenté sans succès au moins deux traitements. Afin de contrer d’éventuels effets secondaires, les premières doses administrées étaient faible, puis élevées.
Un traitement suffisamment efficace pour qu’au bout d’une semaine, tous ont noté une amélioration de leur état général. Et 3 mois après, 5 des individus étaient totalement débarrassés de leurs symptômes.
La psilocybine cible les récepteurs neuronaux responsables de l’humeur
Pour les auteurs de l’étude, la substance prendrait pour cibles des récepteurs du cerveau qui jouent entre autres un rôle dans la régulation de l’humeur mais aussi l’anxiété. Sur Europe1, le Dr Gérard Kierzek a indiqué que “ces champignons vont modifier le traitement et la gestion des conflits, notamment de l’exclusion sociale, qui est un vrai problème chez les patients en dépression”.
Pour autant il convient de prendre ces résultats, même s’ils sont prometteurs, avec des pincettes car l’échantillon de patients est très réduit.
Sans compter, comme le rappelle Slate.fr, que la législation est très stricte en la matière, et que “les scientifiques de l’Imperial College ont dû convaincre un comité d’éthique du bien-fondé de leurs recherches”. Charge à eux, désormais, d’élargir l’étude à un nombre plus élevés d’individus.