Dépression : un pilote sur huit serait directement concerné
Une nouvelle étude révèle qu'un pilote d'avion sur huit souffrirait de symptômes dépressifs, soit une centaine de responsables de vol dans le monde.
Pour rassurer de futures voyageurs aériens, on a coutume de les informer que les accidents en vol sont moins nombreux que sur la terre ferme. Les drames de ces dernières années, où des avions se sont crashés en faisant des centaines de victimes, n’ont toutefois définitivement pas aidé à les mettre en confiance pour des trajets dans les airs.
Parmi ces tragédies, on se souvient de celle de la Germanwings où, le 24 mars 2015, un copilote de la compagnie allemande aura mis fin à ses jours en faisant s’abîmer un A320 dans les Alpes françaises, tuant également les 149 passagers et membres d’équipage présents sur le vol. Il s’avèrera que ce pilote souffrait de dépression sévère et de psychose.
Une centaine de pilotes seraient dépressifs dans le monde
Et si le cas de ce responsable de vol apparaissait isolé, une enquête récemment publiée dans les colonnes de la revue Environmental Health révèle qu’il n’en est rien. Un pilote sur huit souffrirait ainsi de symptômes dépressifs.
Pour parvenir à ce constat, les chercheurs de l’université Harvard T.H. Chan School ont sollicité plus de 3.500 pilotes issus de 50 pays différents. Seuls quelque 1.840 auront accepté de répondre au questionnaire anonyme qui leur avait été envoyé. Une démarche que les scientifiques expliquent par des comptes-rendus ou des dossiers médicaux possiblement biaisés. Sur ces volontaires, 12,6% ont avoué avoir déjà ressenti des symptômes dépressifs, quand 4,1% ont reconnu avoir été pris de pensées suicidaires les deux semaines précédentes.
Des troubles cachés pour conserver un statut ?
Joseph Allen, l’un des signataires de ces travaux, émet la supposition que ces troubles puissent être cachés par des pilotes redoutant d’être pénalisés dans leur vie professionnelle :
“Nous avons découvert que de nombreux pilotes sont touchés par des épisodes dépressifs, et il se peut qu’ils ne cherchent pas être soignés par crainte des impacts négatifs que cela pourrait avoir sur leur carrière. Il existe un voile de secret qui entoure les troubles de la santé mentale dans le cockpit. En utilisant une étude anonyme, nous avons pu dépasser les peurs des pilotes liées à la stigmatisation et la discrimination au travail”.