Dépakine et grossesse : Marisol Touraine demande une enquête
La ministre de la Santé Marisol Touraine vient de diligenter une enquête concernant le Dépakine, un antiépileptique suspecté de provoquer des malformations du fœtus chez les femme enceintes.
Il y a de cela quelques semaines, plusieurs mères de famille avaient choisi de porter plainte contre X pour n’avoir pas été correctement informées des lourdes conséquences du Dépakine chez les femmes enceintes. Soient des malformations chez les fœtus.
On apprend via nos confrères du Figaro que la ministre de la Santé Marisol Touraine vient de demander l’ouverture d’une enquête auprès de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales). Une mission qui consistera à “reconstituer la succession des événements et des choix” liés à l’antiépileptique, “afin d’analyser les mécanismes de prise de décision en tenant compte de l’évolution des connaissances scientifiques, des éléments issus de la pharmacovigilance, des décisions intervenues dans d’autres pays, notamment européens, et des conditions d’utilisation de ce médicament”.
Malformations fœtales : le Dépakine ciblé par une enquête
Une demande qui intervient pourtant après des années de mises en garde sur les possibles effets secondaires du médicament sur le fœtus. Le Dépakine fut certes mis sur le marché dans les années 60, mais il faudra attendre une vingtaine d’années plus tard avant que ne paraissent de premières alertes à son sujet. Il est d’ailleurs à souligner que jusqu’en 1999, l’étude du résumé des caractéristiques du produit (RCP) évoquait l’existence d’une “étude isolée” pour indiquer que le Dépakine semblait “induire préférentiellement des anomalies de fermeture du tube neural”.
Le RCP aurait longuement induit les médecins en erreur
Un neurologue explique cependant que quatre études avaient déjà mis en lumière le risque de spina bifida (impossibilité pour la colonne vertébrale de se fermer), et que les médecins ne vont pas être incités à modifier leurs prescriptions si le RCP évoque un “phénomène” rapporté par une seule et unique étude. Marisol Touraine a également exprimé le souhait, auprès de la CNAM (caisse nationale de l’assurance maladie) et de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament), que soient recensés les enfants exposés in utero au valproate de sodium et affichant des malformations ou des troubles neuro-comportementaux.