Dépakine : le parquet de Paris a ouvert une enquête
Le parquet de Paris a récemment ouvert une enquête pour "blessures volontaires et tromperie aggravée" concernant les conditions d'autorisation et de vente du Dépakine, de même que sur les risques encourus par les femmes enceintes à qui le traitement a été prescrit.
Il y a de quelques quelques semaines, fin septembre, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour “blessures volontaires et tromperie aggravée”. Le mis en cause : l’antiépileptique Dépakine, commercialisé par Sanofi Aventis, génériques et dérivés et prescrit pour traiter les cas d’épilepsie et certains troubles d’ordre psychiatrique.
En mai dernier, plusieurs mères de famille avaient déposé plainte contre X pour n’avoir pas été suffisamment bien informées des effets secondaires du Dépakine chez la femme enceinte. L’administration de l’antiépileptique chez les plaignantes avait ainsi conduit à des malformations du fœtus et à des troubles du langage chez leurs enfants respectifs.
Dépakine : “blessures volontaires et tromperie aggravée” ?
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) n’aura alors pas tardé à réagir sur son site Internet en appelant à ce que le Dépakine ne soit pas “prescrit chez les filles, les adolescentes, les femmes en âge de procréer et les femmes enceintes, sauf en cas d’inefficacité ou d’intolérance aux alternatives médicamenteuses”.
L’OCLAESP pourrait aussi être saisi
Et au mois de juillet, la ministre de la Santé Marisol Touraine avait saisi l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) en demandant une enquête sur les conditions d’autorisation et de commercialisation du Dépakine. Une mission qui visait ainsi à “reconstituer la succession des événements et des choix” relatifs à l’antiépileptique, dans le but “d’analyser les mécanismes de prise de décision en tenant compte de l’évolution des connaissances scientifiques, des éléments issus de la pharmacovigilance, des décisions intervenues dans d’autres pays, notamment européens, et des conditions d’utilisation de ce médicament”. Et en plus de l’enquête récemment lancée par le parquet, on apprend via nos confrères de Francetv info qu’il est également prévu que l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) soit lui aussi saisi dans cette affaire.
Pour faire simple, l’enjeu est de comprendre si les effets sur le foetus, largement décrit dans la littérature médicale depuis une trentaine d’années, ont fait l’objet d’une communication suffisante ou cachés. Même chose concernant les troubles moteurs, qui ne figurent dans la notice du traitement que depuis 2006. Ces effets étaient pourtant connus depuis les années 90.