Déclin cognitif : moins présent chez les porteurs de prothèses auditives
Une vaste étude menée en France révèle que les porteurs de prothèses auditives sont moins touchés par le déclin cognitif que les personnes malentendantes non équipées.
Le déclin cognitif se traduit par une sensibilité progressive aux interférences sonores, une perte de l’attention et des difficultés de mémorisation. Si, pour se prévenir de tels troubles, il était déjà conseillé, entre autres, de se livrer à une activité physique régulière et de privilégier certains régimes alimentaires, le port de prothèses auditives n’entrait pas forcément dans la liste des recommandations à observer.
C’est pourtant ce qui ressort d’une vaste étude française menée par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et dont les résultats ont été publiés il y a maintenant plusieurs jours dans le Journal of the American Geriatrics Society. Une étude qui aura été conduite durant vingt-cinq ans et sollicités 3.772 participants de 65 ans et plus résidant en Gironde et en Dordogne.
Prothèses auditives : une étude révèle leur caractère favorable dans la prévention du déclin cognitif
Tous les deux ans, une psychologue est allée rendre visite à ces volontaires afin d’observer le lien entre le niveau de leurs facultés cognitives et d’éventuels problèmes auditifs. Ces seniors étaient ainsi évalués sur leurs fonctions cognitives, leur mémoire mais aussi leur langage. Durant l’étude, la majorité de ces personnes (près de 2.000) ont rapporté des troubles auditifs plus ou moins prononcés, avec seulement 150 d’entre eux qui portaient une prothèse auditive. Et les chercheurs d’avoir ainsi découvert que le déclin cognitif était plus important chez les personnes malentendantes n’étant pas appareillées.
Pas de lien direct relevé
Il n’existerait toutefois pas de lien direct entre un déclin cognitif et des troubles de l’audition, tout simplement car les personnes équipées de prothèses auditives et celles affichant une audition normale présentent des performances cognitives semblables. Pour le le professeur Hélène Amieva, auteur de l’étude dont les propos nous sont rapportés par Pourquoi Docteur ?, “ces résultats sont en faveur du dépistage et de la prise en charge des troubles de l’audition. Avec d’autres stratégies de prévention telles que l’exercice physique, un régime alimentaire de type méditerranéen, le maintien d’une bonne audition devrait figurer parmi les stratégies de ‘vieillissement réussi’ à promouvoir.”