Pas de relâche pour le sexisme dans le monde du travail
Une enquête remise au gouvernement met en lumière la persistance du sexisme au travail.
Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance, et des Droits des femmes l’affirme : actuellement, depuis toujours pourrait-on dire, “le sexisme pourrit la vie des femmes”. Jeudi matin, elle a été destinataire, ainsi que la ministre du Travail, des résultats d’une enquête BVA.
Présentée devant le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (CSEP), elle représente pour Mme Rossignol “une nouvelle preuve tangible et incontestable que les agissements sexistes sont, tout simplement, dégradants et humiliants tant pour les femmes que pour notre République qui porte l’égalité en son cœur”.
Le sexisme, des mauvaises “blagues” jusqu’au meurtre
Ces faits de sexisme, ils sont selon le CSEP “fondés sur des stéréotypes de sexe, et qui, bien qu’en apparence anodins, ont pour objet ou pour effet, de façon consciente ou inconsciente, de délégitimer et d’inférioriser les femmes”.
Les remarques, elles sont plus de 6 femmes interrogées sur 10 à les avoir entendues, et plus de trois-quarts d’entre elles en ont été témoins. Du genre : “Je me demande comment elle est arrivée à ce niveau de poste ; elle a dû coucher”, ou “elle est de mauvaise humeur ; elle doit avoir ses règles”.
10.000 salariées non-cadres interrogées
Plus de la moitié d’entre elles a “rencontré un frein professionnel en raison de leur sexe”. “Pour ne pas avoir à affronter le sexisme”, elles sont 8 sur 10 à avoir“déjà adopté une conduite d’évitement”. Ici, l’on entend des tenues vestimentaires adaptés ou le refus de prendre la parole en public.
Myriam El Khomri, à la lumière de ce rapport, a déclaré : “Force est de constater que le combat pour l’égalité professionnelle est encore loin d’être achevé”. Ce matin, une nouvelle campagne contre le sexisme au travail a été lancée. Mais le chemin est encore long avant de parvenir à un profond changement des mentalités en la matière.