L’artiste Ai Weiwei ferme une exposition au Danemark
Ai Weiwei, un artiste chinois, a décidé de fermer l'une de ses expositions au Danemark en réponse à la récente adoption, par le gouvernement, d'une loi sur l'immigration.
À la requête de l’artiste chinois Ai Weiwei, son exposition “Ruptures”, qui était ouverte depuis mars 2015 à la Fondation Faurschou à Copenhague (Danemark) et qui était censée s’y conclure à la mi-avril 2016, a prématurément fermé ses portes. Cette décision est une réponse à l’adoption, par le parlement danois, d’un projet de loi sur l’immigration allant permettre de saisir les biens de valeurs des demandeurs d’asile. Les regroupements familiaux feront de plus l’objet de temps d’attente rallongés.
L’artiste explique son choix : “C’est un acte personnel et très simple; d’un artiste qui ne s’efforce pas seulement d’assister aux évènements mais qui agit, et j’ai pris spontanément cette décision.” Le propriétaire de la galerie Jens Faurschou, cité par nos confrères du Parisien, approuve la démarche d’Ai Weiwei tout en déplorant les évènements l’ayant motivée : “Je soutiens la décision d’Ai Weiwei, qui est une question de libertés et de droits de l’Homme. Je pense que c’est vraiment très triste”.
Ai Weiwei ferme une exposition au Danemark
Et Ai Weiwei d’ajouter : “Les moments que j’ai vécus ces derniers mois avec les réfugiés ont été intenses. Chaque jour, j’en ai vu arriver des milliers, des enfants, des bébés, des femmes enceintes, des vieilles femmes, un jeune garçon avec un bras. Ils viennent sans rien, les pieds nus, dans un tel froid, ils doivent traverser la plage rocheuse. Et là, vous apprenez cette nouvelle : ça m’a mis très en colère.”
“Je ne peux pas co-exister avec ces gens”
Si les amateurs du travail et de l’action d’Aiweiwei semblent pour la plupart valider son choix, certains regrettent de le voir reculer d’un pas alors qu’il pourrait, éventuellement, réagir en maintenant sa présence au sein du Danemark. L’artiste apparaît cependant droit dans ses bottes : “Ma façon de protester est de retirer mes œuvres de ce pays. C’est quelque chose de très simple, de très symbolique. Il ne m’est pas possible de co-exister, de me tenir en face de ces gens et de voir ces politiques.”