Crise syrienne : John Kerry regrette l’absence de soutien militaire
Un enregistrement rendu public par le "New York Times" révèle les regrets du chef de la diplomatie américaine John Kerry quant à un appui militaire non trouvé pour régler la question syrienne.
Le mois dernier, alors que le chef de la diplomatie américaine avait appelé à observer ce cessez-le-feu, son homologue russe ne l’aura pas suivi sur une proposition de mettre ainsi fin aux bombardements en Syrie. Quelques jours plus tard à New York, le 22 septembre en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, John Kerry s’entretenait avec un groupe de quelque vingt personnes dont des activistes syriens.
Un échange partiellement rapporté par le New York Times au travers d’un enregistrement. Dans ce dernier, John Kerry y exprime plusieurs fois ses regrets de n’avoir pas reçu l’appui militaire voulu pour régler la question syrienne. Et d’avoir expliqué, en premier lieu, que les États-Unis ne seraient pas dans leur droit en attaquant le régime de Bachar el-Assad.
Kerry sur la Syrie : “Nous n’avons pas la base qu’il faut”
Dans des propos traduits rapportés par Le Monde, le chef de la diplomatie américaine déclare en effet que “le problème, c’est que les Russes n’ont que faire du droit international. Mais nous, nous en tenons compte. Nous n’avons pas la base qu’il faut […]. A moins d’une résolution votée par le Conseil de sécurité de l’ONU […] ou à moins d’être directement attaqués, ou à moins d’être invités à prendre part au conflit. Les Russes y ont été invités par le régime.”
Une surenchère non souhaitée
John Kerry a ensuite fait savoir que de nouvelles approches du problème pourraient être envisagées conséquemment à “l’indifférence d’Assad à tout”. Mais elles ne passeront vraisemblablement pas par une intervention militaire des États-Unis ou une aide apportée aux rebelles : “Le problème est que, vous voyez, on renforce les forces sur place et ensuite tout le monde surenchérit, non ? Les Russes en mettent plus, l’Iran en met plus, le Hezbollah est de plus en plus présent, Al-Nosra aussi; et l’Arabie saoudite et la Turquie investissent plus d’argent, et vous êtes tous détruits.”
Selon le New York Times, plusieurs Syriens auraient, au sortir de cette réunion, confié leur désarroi sur une possible résolution de leur situation.