Crise des migrants : une procédure pénale engagée par la Hongrie
La Hongrie a déclaré avoir lancé une procédure pénale à l'encontre de 60 migrants arrêtés mardi. Ces derniers sont accusés d'avoir dégradé la clôture barbelée séparant la Hongrie de la Serbie.
Mardi matin, ils étaient une centaine de réfugiés à s’être vus barrer l’accès à la Hongrie en raison de la fermeture de la frontière séparant cette dernière de la Serbie. Et la Hongrie de hausser un peu plus le ton en annonçant avoir engagé une procédure pénale à l’encontre de 60 migrants arrêtés en ce même jour.
Il est ainsi reproché à ceux-ci d’avoir “endommagé” la clôture barbelée située au niveau de la frontière avec la Serbie. À l’occasion d’une conférence de presse s’étant tenue à Szeged, dans le sud du pays, Gyorgy Bakondi, un porte-parole du gouvernement hongrois, a déclaré que “60 personnes ont été arrêtées par la police alors qu’elles cisaillaient ou endommageaient la clôture […]” et que “la police a ouvert une procédure pénale à leur encontre.”
Hongrie : 60 migrants poursuivis pour avoir endommagé une clôture
Nos confrères d’Europe1 précisent que ces réfugiés risquent jusqu’à 5 ans de prison, une peine établie dans le cadre de la nouvelle législation hongroise anti-migrants entrée en vigueur la nuit dernière. Selon cette loi, les personnes franchissant la clôture érigée par la Hongrie le long des 175 kilomètres de la frontière serbe s’exposent maintenant à une peine d’emprisonnement maximum de trois ans.
3 ans de prison pour un franchissement, 5 ans pour des dégradations
Une condamnation pouvant être rallongée de deux ans dans le cas de figure où des dommages seraient constatés sur la clôture. Il est enfin à souligner, de manière relativement logique, qu’il s’agit là des premières arrestations observées depuis la mise en place de la nouvelle législation. Une annonce qui survient alors qu’une réunion récemment tenue à Bruxelles quant à la répartition des réfugiés dans l’UE s’est conclue par un échec. Et le vice-chancelier allemand socialo-démocrate Sigmar Gabriel de n’avoir pas mâché ses mots pour qualifier cette absence d’aboutissement heureux sur la problématique : “L’Europe s’est une nouvelle fois couverte de honte.”