Crash de l’A320 : Les psychiatres tentent d’analyser Andreas Lubitz
Selon les premières expertises, Andreas Lubitz serait à l'origine du crash mortel. Des psychiatres se penchent sur son cas.
“Un jour, je vais faire quelque chose qui va changer tout le système, et tout le monde connaîtra mon nom et s’en souviendra“. Ces mots, c’est Maria W. ex petite-amie d’Andreas Lubitz qui lorsqu’elle a entendu parler du crash, s’est souvenue d’une phrase que lui a dit celui-ci. Cette hôtesse de l’air de 26 ans explique que si Andreas Lubitz a volontairement fait chuter l’A320 de la Germanwings, c’est parce « qu’il a compris qu’à cause de ses problèmes de santé, son grand rêve d’un emploi à la Lufthansa, comme capitaine et comme pilote de long courrier était pratiquement impossible ».
Depuis quelques jours, des experts en psychiatrie tentent de comprendre le geste du meurtrier : “C’est un suicide individualiste sur une personnalité narcissique”, déclare le psychiatre Patrick Légeron dans une interview pour le JDD.
La théorie du suicide altruiste
Pour tenter de comprendre comment l’on peut se suicider en tuant 149 inconnus, d’autres psychiatres se penchent vers l’hypothèse du « suicide altruiste » terme créé par Emile Durkeim au XXeme siècle, qui étudiait justement les cas des dépressifs profonds qui tuent leurs proches avant de se suicider.
“Le suicide altruiste peut survenir dans des cas de dépression profonde, de type mélancolique”, explique Vincent Caillard, psychiatre au CHU de Caen. « Les personnes qui en souffrent peuvent avoir des idées délirantes de catastrophes futures et être affectées d’une sorte d’anesthésie affective : les liens d’affection et de préservation avec les proches se transforment alors en la volonté de leur épargner un avenir sombre.”
« Le suicidaire est concentré sur sa propre douleur »
« Mais si Andreas Lubitz avait en effet décidé de se suicider, son calme supposé dans le poste de pilotage peut s’expliquer » poursuite le psychiatre. « Le suicidaire est concentré sur sa propre douleur, il ne peut penser à celle des autres. Et un sentiment de soulagement et même une forme de sérénité peuvent accompagner la détermination suicidaire, une fois la décision prise. »
Le psychiatre finira par conclure : « Mais, ici, il s’agit d’abord d’un acte criminel. Il y a une sorte de mise en scène froide et abominable de la mort de personnes totalement étrangères à son histoire. » L’opinion générale abonde plus dans ce sens.