Coupe du monde 2022 : un décès sur le chantier, officialisé par le Qatar
Le Qatar, qui accueille la Coupe du monde dans 6 ans, a pour la première communiqué sur la mort d'un ouvrier sur le chantier d'un stade.
C’est une première. Alors que de nombreuses ONG dénoncent depuis des années les conditions de travail sur les chantiers de la future Coupe du monde de football accueillie par le Qatar en 2022, le comité d’organisation a officialisé la mort de l’un des ouvriers.
“Une enquête approfondie” pour déterminer les circonstances
Dans son communiqué, le Comité déclare : “C’est avec grand regret que nous annonçons un décès lié au travail sur l’un de nos chantiers”. Dans le même temps, il indique l’ouverture d’“une enquête approfondie pour déterminer les facteurs qui ont contribué à la mort de l’un de nos travailleurs“. Son âge ainsi que sa nationalité n’ont pas été précisés.
L’homme aurait été percuté par un camion alors qu’il travaillait à la construction du stade Al Wakrah, localisé à une quinzaine de kilomètres de la capitale Doha. Le Comité précise en outre que “Les autorités compétentes et la famille du défunt ont été immédiatement informées”, tout en assurant qu’il apporte “tout le soutien nécessaire à la famille”.
En février dernier, la mort de deux travailleurs indiens avait été communiquée, mais elles étaient selon le Comité “sans rapport avec leur travail”. Un peintre et un chauffeur d’engin auraient alors fait un arrêt cardiaque.
1.200 morts selon les détracteurs du Qatar
En 2014, un rapport de la Confédération syndicale internationale avançait le nombre d’au moins 1.200 décès d’ouvriers depuis 210 et l’obtention par le pays de l’organisation de la Coupe du monde 2022.
Plus tard, Amnesty International dénonçait des “logements sordides surpeuplés”, le “non-versement ou paiement en retard des salaires”, ainsi que la confiscation de passeports. En mars dernier, l’ONG affirmait encore que plus d’une centaine de ces ouvriers avaient subi des abus flagrants et systématiques, en parlant de travail forcé. A l’horizon 2018, 36.000 hommes devraient travailler sur les chantiers de l’événement sportif.