Contrairement à la France, la Suède dit non à la déchéance de nationalité
Hasard du calendrier, la Suède se prononçait également sur la déchéance de nationalité. C'est un non massif qui l'a emporté.
Les députés suédois n’ont visiblement pas suivi la même direction que leurs homologues français. Quelques heures après l’inscription de la déchéance de nationalité dans la Constitution française, le parlement suédois examinait également le projet de loi sur ce même thème, mais avec une réponse différente. Il a ainsi officiellement repoussé une proposition visant à déchoir de la nationalité suédoise, toute personne condamnée pour un délit ou crime en lien avec le terrorisme.
Proposée par l’extrême droite locale, la proposition était un amendement à un projet de loi antiterroriste du gouvernement. Réputé pour son côté nationaliste et anti-immigration, le parti Démocrate de Suède, souhaitait introduire dans le pays, “la possibilité de retirer la nationalité suédoise à une personne condamnée pour un délit en lien avec le terrorisme (…) même si cela la rend apatride”.
236 députés ont voté contre la déchéance de nationalité
Sur les 297 députés présents, seuls les 45 députés du parti Démocrate de Suède ont voté pour cet amendement. 236 autres parlementaires ont voté contre, tandis que 16 se sont abstenus. La nouvelle loi punit notamment de deux de prison un candidat qui tente de rejoindre une entreprise terroriste. Une nouvelle loi qui vient donc s’aligner avec une mise en place similaire dans les autres pays européens et qui vient combler un vide juridique en Suède.
Depuis 2013, les services de renseignement suédois (Säpo) ont identifié 292 personnes ayant quitté la Suède pour rejoindre l’organisation État islamique en Syrie et en Irak, dont 133 seraient revenues.