Un conflit interne a occulté des informations capitales sur Abdeslam
Un responsable de la police belge a enterré des informations qui auraient pu être capitales pour localiser dès décembre 2015 le terroriste Abdeslam. Il a occulté ces informations car il était en conflit avec l'inspecteur qui l'a renseigné.
Ce sont nos confrères belges du journal “Knack.be” qui ont révélé l’affaire. Fin novembre, une information capitale sur l’entourage de Abdeslam a été remise au chef de la police de Malines-Willebroek. Après quelques vérifications, le rapport est enterré par le chef de la police tout simplement car il était en froid avec l’inspecteur ayant fourni ces informations importantes.
Un rapport occulté pour cause de conflit personnel
En Belgique, l’affaire a fait grand bruit et une enquête interne à la police sera prochainement terminée. Selon nos confrères belges, fin novembre, un inspecteur décrit comme “expert en radicalisation“, bien qu’étant en arrêt maladie, contacte son supérieur pour lui faire part d’informations intéressantes qu’il a pu collecter sur la communauté maghrébine de Molenbeek.
Yves Bogaerts, le chef de la police de Malines-Willebroek, après quelques vérifications, rédige le 7 décembre 2015 un rapport qu’il enterre rapidement au lieu de l’envoyer aux services antiterroristes du pays. La décision de M. Bogaerts d’occulter l’information semble reposer sur le fait qu’il était en froid avec l’inspecteur l’ayant transmis car il n’appréciait guère que ce dernier ne révèle pas systématiquement ses sources.
Abdeslam aurait pu être arrêté 4 mois plus tôt
Les informations transmises par l’inspecteur spécialiste en radicalisation parlaient notamment d’Abid Aberkan, un individu fortement radicalisé et qui était en contact avec Salah Abdeslam et lui aurait proposé de l’héberger. Les informations donnaient, par ailleurs, son adresse et le type de véhicule qu’il utilisait.
L’inspecteur ayant fourni les informations, s’indignant que le rapport, qui aurait pu permettre d’arrêter Abdeslam 4 mois plus tôt ait été ignoré par son supérieur, a donc contacté le Comité permanent de contrôle des services de police (Comité P) qui a ouvert une enquête. Yves Bogaerts est désormais dans le collimateur du comité P et devrait, par ailleurs aussi, expliquer ses raisons devant une enquête parlementaire. Un nouveau couac de la police belge qui fait grincer des dents et aurait permis d’éviter les mois de traque durant la cavale du terroriste.