Combien les terroristes ont déboursé pour préparer leurs attaques en France ?
Une étude du centre d’analyse du terrorisme dévoile les sommes déboursées par les terroristes pour préparer les attaques perpétrées sur le sol français.
Combien ont coûté les attentats de janvier et de novembre 2016 ? Si de nombreux analystes se sont penchés sur les coûts engendrés pour la collectivité par les attaques survenues sur le sol français l’an dernier, aucun n’avait encore calculé les dépenses effectuées par les terroristes pour préparer de telles attaques.
C’est désormais chose faite grâce à une étude du centre d’analyse et du terrorisme (CAT) relayée par nos confères du Journal du dimanche.
28 500 euros pour les attaques des frères Kouachi et Amedy Coulibaly
Armement, logement, constitution de faux papiers ou déplacements… Les analystes du CAT ont donc pris en compte l’ensemble des « besoins » des terroristes pour donner leurs estimations publiées dans le document « Le financement des attentats de Paris ».
Pour les attaques de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, les djihadistes auraient dépensé 28 500 euros, dont 21.000 pour l’armement. Une somme que les frères Kouachi et Amedy Coulibaly auraient financée grâce à des crédits à la consommation et un commerce illicite de vêtements et de chaussures.
82 000 euros pour le 13 novembre
Les attaques du 13 novembre, de par leur envergure, ont été plus coûteuses. Les terroristes auraient dépensé 82 000 euros au total, dont plus de 25 000 entièrement consacrés aux déplacements des membres du commando avant et pendant les attaques. Les logements en Belgique et en banlieue parisienne auraient coûté 20 000 euros, l’armement 16 000 euros, les véhicules loués 11 000 euros…
Si une partie a été financée par les revenus du bar des frères Abdeslam à Molenbeek, Daesh aurait consacré 2000 à 3000 euros par terroriste. Des collectes auprès de « sympathisants » de l’État Islamique en Grande-Bretagne par Mohamed Abrini et en région parisienne par la cousine d’Abaaoud auraient permis de récolter près de 8000 euros.
Plus qu’un voyeurisme mal placé, le CAT tient surtout à alerter sur la facilité avec laquelle les terroristes peuvent employer des moyens à disposition de tous (carte bancaire, messagerie cryptée) pour préparer et financer leurs attaques. Le CAT prend par exemple le cas d’un fiché S qui vide ses comptes bancaires, une opération qui ne sera signalée à aucun organisme à l’heure actuelle.
2500 euros pour l’attaque de Nice
Si le CAT met en avant une série de mesures pour lutter contre ce financement des actes terroristes en France, l’organisme est conscient qu’il est difficile de lutter contre des actes comme celui du 14 juillet dernier sur la promenade des Anglais de Nice.
Le chauffeur fou, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, était passé au travers des services de renseignement et son attaque aurait coûté « seulement » 2500 euros pour sa préparation.