L’agressivité favorise l’attaque cérébrale
Une étude sur plusieurs milliers d'adultes de 45 à 84 ans suivis pendant 11 ans prouve que la colère n'est décidément pas bonne conseillère.
Il existe un proverbe français qui résume à lui seul l’étude qui vient d’être publiée : “L’envie et la colère abrègent la vie”. Pour l’envie, peut-être, mais la colère, c’est certain. Elle peut en tout cas mener à une attaque cérébrale, si l’on y prend pas garde. Pour arriver à ce constat, publié dans la revue Stroke de l’American Heart Association, l’étude s’est penchée sur 6.700 adultes âgés de 45 à 84 ans. Ceux-ci ont dû répondre à un grand nombre de questions au sujet de leur état d’esprit et comportement. Pendant deux ans, ils ont eux-mêmes mesuré leur colère, stress ou agressivité.
Atteints d’aucune maladie du cœur au début de l’enquête, les sujets ont été suivis sur une période de 8 à 11 ans. Pendant cette période, 147 ont été victimes d’une attaque cérébrale, et 48 d’accident ischémique transitoire (AIT). L’AIT est une sorte de “mini-AVC” qui se résorbe vite mais qui peut être annonciateur de bien plus grave par la suite.
AVC : le cynisme et le stress pointés du doigt
Les chercheurs ont pu déduire, grâce au degré de cynisme et de l’agressivité en direction des autres, que les sujets les plus agressifs développaient deux fois plus de risques d’être touchés par une attaque cérébrale ou une AIT.
Et il en va de même pour les symptômes dépressifs, qui augmentent fortement les risques (86%). Le stress chronique, quant à lui, fait grimper le risque à +59%. L’un des auteurs de l’étude, la Professeur Susan Everson-Rose, explique pourquoi l’exploration de ces nouvelles pistes est importante : “On se concentre tellement sur les facteurs traditionnels de risque – le niveau de cholestérol, la pression sanguine, la cigarette, etc -, et ils sont tous très importants, mais cette étude montre que les facteurs psychologiques sont également importants”.