Chômage : le terrible impact sanitaire et social
Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) alerte sur les conséquences du chômage en France, puisque 10.000 à 14.000 décès par an lui seraient imputés.
Bien au-delà des simples chiffres du chômage traduits en conséquences économiques, il en est d’autres qui inquiètent le Cese, et c’est celui du nombre de morts qui lui sont imputés plus ou moins directement. Selon l’institution, ce sont 10.000 à 14.000 morts par an en France que le chômage induit, se traduisant “désormais un problème majeur de santé publique”.
Le terrifiant bilan de santé des demandeurs d’emploi
Pour parvenir à ce chiffre inquiétant, le Cese a compilé diverses études. Appuyés par l’Inserm, les auteurs de l’avis indiquent donc que “10.000 à 14.000 décès par an sont imputables au chômage en France par maladies chroniques, hypertension, rechute de cancer… et la mobilisation collective est quasi inexistante (…) Des études internationales (…) font état d’un risque de surmortalité multiplié par trois, soit un effet comparable à celui du tabagisme)”.
L’on apprend aussi que la perte d’un emploi “accroît les troubles dépressifs et le risque suicidaire”, tandis qu’un homme sans emploi va confier être 2,32 fois plus “en mauvaise santé” qu’un homme avec un emploi (1,71 fois plus souvent pour une femme en recherche d’emploi). Enfin, “Pour une augmentation de 10% du taux de chômage, le taux de suicide tous sexes confondus augmente significativement de 1,5%”, peut-on encore lire.
Le chômage, également vecteur de bouleversements sociaux
Mais l’impact social est aussi à prendre compte, puisqu’il “touche le couple, les enfants et l’avenir même de la cellule familiale”. L’avis du Cese en veut pour preuve une étude de 2004 qui pointe que la situation de parents au chômage viendrait faire baisser “de 12 points la probabilité d’obtention du baccalauréat”. Sans parler des “risques de séparation”, qui augmentent.
Pour les auteurs, toutes ces conséquences sont “largement sous-évaluées” par les pouvoirs publics. Dès lors, plusieurs recommandations sont émises par le Conseil, comme l’inscription “de la précarité sociale parmi les critères de discrimination prohibés par la loi”. Ou encore, de plus amples études sur les effets du chômage. Mais surtout, il préconise un accompagnement amélioration de cette population, passant par “un soutien psychologique” et un “premier bilan médical dès le premier entretien”.