Chirurgie lourde : développer des méthodes pour accélérer la guérison
La Haute Autorité de Santé a publié un rapport préconisant d'opérer autrement pour améliorer le processus de guérison après un acte chirurgical lourd.
La convalescence après un acte de chirurgie lourde est souvent vécue difficilement par les patients. La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié lundi un rapport qui préconise une autre façon d’opérer afin que ce temps soit réduit et mieux vécu.
Une inspiration danoise
Dans son communiqué, la HAS indique que “Depuis les années 90, des expérimentations menées dans différents pays ont montré qu’il était possible de faciliter le rétablissement des patients”. Elle cite ainsi les programmes de “récupération améliorée après chirurgie” nés au Danemark. Ces programmes qui ont fait l’objet de tests dans de nombreux pays, y compris la France, ont “montré qu’ils permettaient de réduire d’environ 4,5 jours la durée moyenne de séjour pour une chirurgie colorectale (11 jours contre 15,5) et de 3 jours pour une chirurgie de la hanche et du genou (6 jours contre 9)“.
Après avoir cité les facteurs qui peuvent ralentir la guérison (comme la douleur, le stress, l’alimentation, la fatigue ou les nausées), la HAS indique que pour autant, ils “ne sont pas inéluctables”. Et qu’“En agissant sur eux il est possible d’écourter la durée d’hospitalisation sans augmenter le risque de ré-hospitalisation, réduire la survenue de complications et améliorer la satisfaction du patient”.
Les préconisations de la HAS
Dans un premier temps, avant l’opération, il convient selon la Haute autorité de “préparer le patient physiquement et psychologiquement”, c’est-à-dire “de réaliser une consultation spécialisée avec une infirmière ou un kinésithérapeute pour informer et former le patient aux différentes étapes de son opération, anticiper les soins après son retour à son domicile et éventuellement l’aider à améliorer sa condition physique en vue de la chirurgie (…)”.
Pendant l’acte chirurgical, il faut “prendre en compte les réactions individuelles à l’anesthésie” (hydratation suffisante, lutte contre l’hypothermie,…). Mais aussi, les techniques les moins invasives doivent être privilégiées, comme l’usage d’antidouleurs différents de la morphine.
Enfin, le temps post-opératoire doit être celui pendant lequel le patient doit être encouragé à se lever et à s’alimenter rapidement. “Dès qu’il est apte, le patient peut rentrer à son domicile où tout aura été préparé afin qu’il y poursuive sa convalescence dans les meilleures conditions de soins et de suivi”, indique encore l’institution.