Chine : des singes autistes créés pour mieux étudier le trouble
En Chine, des chercheurs ont créé des singes "autistes" porteurs d'un gène humain associé à ce trouble encore méconnu. Avec le but d'ouvrir des perspectives de soins.
Des chercheurs chinois ont mis au point des singes transgéniques, autistes. Porteurs d’un gène humain associé à ce trouble cervical encore mystérieux, ils montrent des comportements équivalents aux individus humains qui en sont atteints.
Dans cette étude, relayée par la revue scientifique Nature, les scientifiques citent l’anxiété, une difficulté à interagir socialement et des gestes répétitifs.
Singes autistes : de nouvelles stratégies de soins ?
Les primates en question sont 8 macaques cynomolgus et 5 petits, qui ont hérité du gène porté par un mâle. “Nous les avons ensuite observé dans leur cage. Habituellement, ces singes sont très sociables, ils vont les uns vers les autres. Mais ici, les interactions sociales étaient très peu nombreuses”, raconte Zilong Qiu, principal auteur. Pour les chercheurs, qui travaillent au sein de l’Institut des neurosciences de Shanghai, les recherches ont pour but de mettre sur pied de nouvelles stratégies thérapeutiques. Désormais, la gageure consiste à discerner ce qui fait défaut dans le circuit du cerveau des primates.
L’étape suivante portera sur l’élaboration de de traitement sur les singes, “en utilisant les techniques d’édition de gène”, précise Zilong Qiu, qui a participé aux recherches. Par “édition”, il entend naturellement une modification de celui-ci.
La prudence est de mise
Pour John Cusack, directeur du fonds Autistica, l’optimisme est de mise : “Cette excellente recherche a développé un modèle plus sophistiqué d’autisme qui pourrait améliorer notre compréhension de l’autisme, et éventuellement conduire à la mise au point de traitements plus adaptés”. Mais la prudence également, puisqu’il estime que “l’élaboration d’un modèle animal unique de l’autisme pourrait être difficile à réaliser”. En effet, l’autisme peut prendre de nombreuses formes. Chez l’humain, les troubles peuvent par exemple induire un retard mental ou les individus peuvent être surdoués.
Stéphane Jamin, généticien à l’Inserm interrogé par PourquoiDocteur?, pointe quant à lui les progrès expérimentaux à réaliser : “Grâce à ce modèle, on pourrait mener des test de comportements plus subtils et plus complexes que ceux que l’on réalise chez les souris aujourd’hui. On peut donc imaginer que les études réalisées chez des primates seront plus fines”.