Chikungunya, dengue : un risque de plus en plus présent en métropole
Les cas autochtones de chikungunya et de dengue deviennent plus fréquents en France métropolitaine, un constat qui préoccupe les autorités sanitaires.
Entre 2010 et 2013, seuls trois cas autochtones de dengue avaient été observés dans la région PACA (Provence-Alpes-Côte-d’Azur). On pouvait alors considérer la menace comme relativement faible puisque l’activité du moustique tigre (Aedes albopictus), porteur de la dengue et aussi du chikungunya, s’étendait jusqu’à 18 départements.
Pourquoi Docteur ? rapporte cependant que sur la seule année 2014, quatre nouveaux cas de dengue ont été détectés, et toujours dans la même région. Deux d’entre eux concernent des personnes contaminées dans le Var, des malades qui n’avaient pas voyagé dans les quinze jours ayant précédé l’apparition des premiers symptômes.
France métropolitaine : des cas de chikungunya et de dengue chez des non-voyageurs
Les autorités sanitaires ne cachent ainsi pas leur inquiétude de voir des cas autochtones se déclarer en France métropolitaine, alors que certaines personnes infectées ne s’étaient pas rendues dans des zones à risques telles que la Guadeloupe, la Martinique ou encore les Caraïbes. Les auteurs du dernier bulletin épidémiologique en date de l’InVS indiquent que “la contamination à partir de cas importés constitue l’hypothèse de transmission la plus probable, puisque la dengue, maladie inapparente dans plus de la moitié des cas, peut être transmise par les porteurs asymptomatiques”.
Un moustique tigre capable de s’infecter lui-même
Il est supposé que les moustiques tigres ayant contaminé les quatre personnes mentionnées plus haut soient devenus des vecteurs du virus, et ce en s’étant attaqués à des individus contaminés à l’étranger puis revenus en France. L’année passée, l’épidémiologiste Antoine Flahault expliquait ainsi que “le moustique Aedes est un vecteur compétent capable de transmettre le virus. C’est-à-dire de piquer une personne infectée et de s’infecter ensuite lui-même. Puis il va reproduire le virus à l’intérieur de son propre organisme pour réinfecter de nouvelles personnes à l’occasion d’une nouvelle piqûre.”