Ce lémurien pourrait survivre au réchauffement climatique
Le microcèbe murin, lémurien de Madagascar pourrait survivre au réchauffement climatique grâce à ses capacités d'économie d'énergie. Faisons connaissance avec lui.
Mignon à se se rouler par terre, certes. Mais le microcèbe murin, lémurien vivant sur l’île de Madagascar, a bien d’autres tours dans son sac. Le réchauffement climatique ? Ce petit primate rigole bien fort en nous voyant suer pendant 5 jours de canicule en France.
Car il a une technique toute particulière pour se prémunir de la sécheresse et des fortes chaleurs. Explications.
Ce lémurien économise son énergie pendant 4 mois
C’est en Allemagne, au Muséum national d’histoire naturelle / Centre de primatologie de l’Université́ de Göttingen, qu’une équipe de chercheurs a étudié ce mécanisme de défense singulier. Le microcèbe murin, quand la nourriture vient à manquer et que la chaleur frappe fort, se roule alors en boule. Sa température baisse alors de façon volontaire, tout comme ses besoins en énergie.
Ainsi plongé dans cet état de torpeur, l’animal, de la taille d’un rat, peut survivre de 3 à 4 mois, même sans s’alimenter. Et c’est bien le manque qui pousse le microcèbe murin à s’y plonger, et non la longueur variable d’une journée, comme l’ont remarqué les scientifiques.
“Une flexibilité qui a des limites”
Pierre-Yves Henry, chercheur du Muséum national d’histoire naturelle, précise à Terra Eco : “La plupart des espèces ne peuvent pas jongler avec leurs dépenses énergétiques, mais le microcèbe, lui, est flexible, ce qui lui permet de compenser toute une gamme d’accidents environnementaux”. Cette phase débute au terme de quelques semaines, quelle que soient la présence ou l’absence de nourriture : “Cette flexibilité a des limites dans le temps qu’on a encore du mal à expliquer !”.
Cette super-capacité à résister à un réchauffement du climat, pour autant qu’elle soit très utile dans le décennies à venir, est loin d’être universellement partagée par les animaux. Les spécialistes estiment ainsi que seuls 1% des mammifères et 4 oiseaux sur mille sont capables d’une telle propension à l’économie d’énergie.