Cancer : le test sanguin ISET expliqué par son auteur
Le test ISET permet, par une analyse sanguine, de détecter précocement un cancer. Le professeur Patrizia Paterlini-Bréchot, à l'origine de ce test, en explique les forces et aussi les faiblesses.
Sous certains conditions, il est possible de détecter un cancer avant la formation de tumeurs et ce par le recours au test ISET (pour Isolation by Size of Tumor cells, “Isolement par taille des cellules tumorales”). Un test réalisable par une simple analyse de sang et que l’on doit à l’hématologue Patrizia Paterlini-Bréchot et son équipe.
Auprès de ladepeche.fr, Mme Paterlini-Bréchot explique en quoi consiste cette pratique : “L’ISET se présente sous forme de machine dans laquelle on introduit le sang prélevé au patient. Le sang y est dilué avec une solution, puis il passe à travers une sorte de filtre, un peu comme un tamis. Ainsi, les cellules saines passent à travers le tamis mais les cellules cancéreuses – rarissimes- restent dans les mailles du filet car elles ont une taille beaucoup plus importante. Ensuite, le tamis est examiné par l’œil humain au microscope pour voir si les grosses cellules piégées dans le filtre sont malignes ou non. De cette manière, une seule cellule cancéreuse peut être détectée dans 10 ml de sang, c’est-à-dire parmi 100 millions de globules blancs et 50 milliards de globules rouges !”
Test sanguin ISET : il détecte mais ne localise pas le cancer
Tous les cancers ne sont cependant pas égaux devant le test ISET. Comme par exemple le cancer du sang, plus connu sous le nom de leucémie, où les cellules cancéreuses sont ainsi d’une taille trop réduite pour pouvoir être repérées. L’hématologue précise également que si son test sanguin est capable de détecter un cancer naissant, il n’est en revanche pas en mesure de le localiser. Une seconde version de la machine utilisée dans ces essais est néanmoins à l’étude afin de permettre un diagnostic plus complet.
Une seconde version de la machine à l’étude
Autre élément notable délivré par Patrizia Paterlini-Bréchot, celui du coût du test ISET. En raison de son non-remboursement par la Sécurité sociale, les patients devront débourser 486 euros pour en bénéficier. Les personnes intéressées par la démarche sont invitées à suivre le schéma suivant pour y participer :
“Tout d’abord, depuis août 2016, le patient doit se rendre sur le site de l’ISET (http ://www.isetbyrarecells.com/fr) et télécharger un formulaire qui détaille le déroulement du test et les résultats que l’on peut espérer obtenir, ainsi qu’une liste de ce qui ne peut pas (encore) être fait. Il faut ensuite imprimer et signer ce formulaire, puis l’amener à son médecin pour qu’il appose également sa signature. Par la suite, il faut se rendre dans un des quatre laboratoires qui pratiquent le test. Il y en a à Paris, Nice, Naples et en Californie. Le patient est obligé de se rendre sur place car une fois le sang prélevé, les cellules tumorales (s’il y en a) commencent à se dégrader et ne survivent pas à plusieurs heures de voyages.”