Mélanome métastasique : une plante asiatique redonne espoir
Une équipe de chercheurs de Strasbourg a découvert les surprenantes vertus des flavaglines dans le cadre du traitement des mélanomes, ces cancers de la peau.
A Strasbourg, des chercheurs de l’Université de pharmacie travaillaient sur les mélanomes quand ils ont découvert les vertus des flavaglines. Ces extraits de plantes médicinales que l’on trouve dans le sud-est du continent asiatique auraient, entre autres, la capacité de “booster” les traitements déjà mis en place.
Les flavagalines, des effets sur le traitement des mélanomes
Le Dr Laurent Désaubry, qui a dirigé ces recherches, explique : “On a découvert que ces composés permettent l’augmentation des effets de la chimiothérapie mais aussi la diminution des effets secondaires de manière spectaculaire”. Il précise en outre que si les flavaglines sont connues en médecine chinoise pour réduire les effets de l’asthme et des inflammations de la peau, elles n’avaient pas encore livré tous leurs secrets. A l’état naturel, elles se trouvent dans l’écorce de cet arbuste, et leur rôle est de le débarrasser des larves qui le menacent.
Et ce n’est pas tout : la progression des tumeurs se trouve ralentie par cet usage. “Le vémurafenib a été présenté comme un médicament révolutionnaire dans le traitement du mélanome métastatique mais il perd de son efficacité entre six mois et un an. Ce composé augmente la sensibilité au traitement”, poursuit-il.
Pas d’application sur l’homme avant 5 ans
Le composé ainsi élaboré a donné de bons résultats sur la souris. En outre, toujours chez les souris, les risques de complications cardiaques dus à la chimiothérapies ont aussi diminué. Cependant, il n’y aura pas d’application à l’homme avant 5 ans. Synthétiser des molécules apparaît comme un lourd investissement.
Les chercheurs strasbourgeois indiquent : “On a eu un gros support financier, sans quoi rien n’aurait été possible”. En début de semaine, la Fondation Arc a remis 25.000 euros pour la poursuite de ces recherches. Et s’ils sont les seuls à avoir mené des travaux sur les flavaglines, une vingtaine d’autres laboratoires à l’échelle mondiale participent à ces recherches sur le mélanomes.