Cancer du col de l’utérus : la situation française est “préoccupante”
Le taux de vaccination des femmes contre le cancer du col de l'utérus est faible en France, en comparaison avec nos voisins européens. Les gynécologues tirent la sonnette d'alarme.
La prise en charge du cancer du col de l’utérus fait l’objet de nombreuses critiques de la part des gynécologues, comme le faible taux de vaccinations, les dépistages insuffisants, ainsi que les traitements parfois excessifs.
Plus d’un millier de femmes ont succombé en 2016
Pour le Docteur Jean-Luc Mergui, président de la Société française de pathologies cervico-vaginales (SFCPCV), “la situation en France est très préoccupante. Nous sommes en train d’accumuler un retard important par rapport aux autres pays européens”.
Première cause de cette situation, un taux de vaccination contre le papillomavirus à 15% dans notre pays quand il atteint 85% outre-Manche, et 90% en Finlande. Et c’est la méfiance des femmes à l’égard du vaccin qui l’explique.
Autre raison, le dépistage : un frottis vaginal permettant de repérer des lésions pré-cancéreuses n’est pratiqué que par 50% à 60% des femmes françaises, contre 85% au Royaume-Uni. Il concerne, tous les 3 ans, les femmes âgées de 25 à 65 ans.
Les préconisations de la SFCPCV
La Société préconise un dépistage organisé, car à ce jour il est “spontané”. De plus, notent les spécialistes, un tiers des 25 000 conisations (c’est-à-dire, l’intervention qui consiste à l’ablation d’une partie du col de l’utérus) effectuées chaque année dans notre pays peuvent être considérées comme “excessives et sans contrôle de qualité”.
Afin de contrer ce phénomène, la SFCPCV instaure une charte de qualité, qui a pour but d’homogénéiser la formation des gynécologues chargés de prendre en charge la prévention de cette pathologie, et vérifier que leurs pratiques sont conformes aux recommandations tant nationales qu’européennes.