Au Canada, une banque du sperme attaquée pour escroquerie
Une banque du sperme américaine et son distributeur canadien font l'objet d'une plainte pour tromperie : le donneur n'était pas aussi sain que prévu.
Sur le catalogue de la banque du sperme américaine Xytex et de son distributeur au Canada Outreach Health Services, le donneur était référencé sous le numéro 96/23. Presque sans défauts, l’homme a figuré pendant près de 14 ans dans ce catalogue mais il s’est révélé ne pas être aussi parfait qu’annoncé.
C’est une erreur de la société américaine qui a permis de lever le voile sur la véritable identité de ce donneur.
Le donneur parfait était toxicomane, cambrioleur et souffrait de troubles pyschotiques
C’est par un e-mail envoyé par erreur que les receveurs ont eu connaissance du nom de leur donneur de sperme. L’homme, qui est aujourd’hui âgé de 39 ans, n’était ni surchargé de diplômes ni doté d’un Q.I de 160. Souffrant d’addictions sévères, liées à des troubles schizophréniques et psychotiques, il avait en outre était condamné à de la prison pour un cambriolage en 2005. Pourquoi un tel mensonge ? Au Canada, les qualités du donneur ont une valeur marchande.
C’est ainsi que 3 familles portent plainte pour escroquerie et demandent plusieurs millions de dollars de dommages et intérêts. Angela, l’une des plaignantes, raconte : “C’était comme une boule de plomb qui tombait au fond de notre estomac pour ma compagne et moi, raconte-t-elle. Nous savons que personne n’est parfait, mais nous n’avons pas signé pour nous retrouver avec un donneur schizophrène”.
Un tel cas pourrait-il arriver en France ?
En France, les critères d’exclusion d’un donneur sont très stricts. Pourquoidocteur ? relaie les explications d’Ethel Szerman, chef du CECOS (Centres d’Etudes et de Conservation des Oeufs et du Sperme) au CHU de Caen : “En France, une personne schizophrène ne peut pas donner ses gamètes. Cette interdiction vaut aussi bien pour les personnes diagnostiquées que pour les apparentés au premier degré (parents, frères et sœurs). Pour le reste de la famille, on considère qu’il y existe un facteur de risque, mais cela n’exclut pas le don”.