Burundi : chasse à l’homme à Bujumbura
Au Burundi, la spirale de la violence s'intensifie entre pro et anti Nkurunziza, président au pouvoir qui brigue un troisième mandat.
Alors que les manifestations contre la candidature à la présidentielle de juin de l’actuel président de la République Pierre Nkurunziza ont déjà fait 4 morts, de violents affrontements ont également lieu entre ses partisans et ses détracteurs.
Les “Imbonerakure”, jeunes militants du parti au pouvoir, s’en étaient en effet pris aux manifestants qui protestent depuis une dizaine de jours contre la candidature d’Nkurunziza, jeudi dans la matinée.
Les Imbonerakure, milice du parti au pouvoir au Burundi
L’ONU a qualifié ces Imbonerakure de «milice». Les adversaires du pouvoir les accusent de se charger du sale travail du parti présidentiel, munis d’armes fournies par les autorités et de prêter main-forte à la police dans la répression de la contestation anti-Nkurunziza.
Des centaines de jeunes de quartiers périphériques de la ville, armés de pierres et de bâtons, arpentent ainsi les rues à la recherche d’Imbonerakure accusés de rouler pour le pouvoir en place.
«On les connaît, ce sont nos voisins», a expliqué un des manifestants à un journaliste de l’AFP, sûr de ne pas se tromper.
Spirale de vengeance
Cette fin de semaine, un jeune a ainsi été tué et deux autres grièvement blessés par la population.
« L’un a été blessé à la jambe, elle est pratiquement coupée. Un autre a été éviscéré. Un troisième encore est blessé au cou, a raconté un habitant. Les autres sont légèrement blessés. Ils sont sept au total. Moi, je m’étais caché derrière cet arbre ».
Tandis que le climat semble s’enfoncer chaque jour un peu plus dans la spirale de la vengeance, la Communauté Internationale a renouvelé ses inquiétudes vis-àvis de la situation dans ce petit pays de la région des grands lacs.
La chef de l’exécutif de l’Union africaine a quant a elle appelé à un report des élections, censées se tenir le 26 juin prochain, estimant que le climat violent qui s’abat actuellement sur le Burundi n’était pas compatible avec la tenue du scrutin.