“Brexit” : Juncker n’exclut pas des relations plus tendues avec le Royaume-Uni
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker évoque aujourd'hui le caractère des relations qui s'opéreraient entre l'Europe et le Royaume-Uni en cas de sortie des Britanniques de l'UE.
L’an passé, il avait exprimé son intention d’éviter un “Grexit”, soit une sortie de la Grèce de la zone euro. Aujourd’hui, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker apparaît au moins tout autant décidé à ne pas laisser le “Brexit”, soit une sortie du Royaume-Uni de l’UE, remporter les débats.
Et si jamais, dans environ un mois, le référendum sur le maintien ou le départ des Britanniques de l’Europe se concluait sur la première voie, les relations entre les deux parties ne pourraient demeurer les mêmes. C’est ainsi ce qu’a déclaré M. Juncker à nos confrères du Monde, dans un entretien paru en ce jour.
Sortie du Royaume-Uni de l’UE : “en tirer les conclusions” pour Juncker
“Les ‘déserteurs’ ne seront pas accueillis à bras ouverts”. Et le président de la Commission européenne de préciser sa pensée : “Si les Britanniques devaient dire non, ce que je n’espère pas, la vie communautaire ne continuerait pas comme avant. Le Royaume-Uni devra accepter d’être considéré comme un Etat tiers, que l’on ne caressera pas dans le sens du poil”.
Jean-Claude Juncker se défend toutefois d’émettre, par ces mots, une quelconque intimidation ou pression à l’encontre du Royaume-Uni : “Si les Britanniques quittent l’Europe, il faudra en tirer les conclusions, nous comme eux. Ce n’est pas une menace, mais nos relations ne seront plus celles d’aujourd’hui”.
“Pas méfiant à l’idée de refonder l’Europe”
Dans le scénario où une majorité de votants s’exprimeraient en faveur d’un maintien du Royaume-Uni en zone euro, M. Juncker mentionne la nécessité qui serait alors de “mettre en application l’arrangement que nous avons conclu avec David Cameron, dont personne ne parle dans la campagne du référendum”.
Si l’ex-Premier ministre du Luxembourg ne se dit enfin “pas méfiant à l’idée de refonder l’Europe”, il évoque toutefois que “cela ajouterait à la division européenne”.