Bretagne : arrestation de passeurs de migrants qui opéraient en voilier
Vendredi, la police a arrêté 4 personnes dans les Côtes d'Armor qui s'apprêtaient à faire passer des migrants vers la Grande-Bretagne à bord d'un voilier. Elles ont été déférées hier à Rennes.
Cela faisait des semaines que la police surveillait un voilier amarré dans le port de Saint-Quay-Portrieux dans les Côtes d’Armor. Elle soupçonnait depuis des mois une filière d’immigration clandestine à destination de la Grande-Bretagne. Vendredi, la police a arrêté 4 passeurs s’apprêtant à larguer les amarres avec, à bord de leur voilier, 7 migrants d’origine ukrainienne.
Une filière d’immigration illégale peu banale
L’enquête à débuté en septembre 2014 suite à des informations remises par les douanes. La gendarmerie maritime de Cherbourg mais aussi l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titre (Ocriest), la brigade mobile de recherche de Caen et la brigade mobile de recherche zonale de Rennes ont participé à cette enquête.
Selon Julien Gentile, le patron de L’Ocriest, les migrants venaient en France depuis l’Ukraine en voiture avec un visa de tourisme puis embarquaient sur un voilier à destination de la Grande-Bretagne. Les passeurs faisaient payer entre 6000 et 7000 euros la traversée vers l’Angleterre. Il ajoute par ailleurs que “D’autres rapprochements ont été effectués, permettant de confirmer l’existence d’une structure illégale d’immigration“.
Les passeurs auraient effectué une vingtaine de traversées
Les policiers pensent que les passeurs ont réalisé plus d’une vingtaine de traversées. Ils louaient des voiliers depuis différents ports de Bretagne et de Normandie. Selon les enquêteurs, la filière aurait opéré dès 2014 et se serait mise temporairement en veille après un contrôle des douanes (celui qui a déclenché l’enquête).
Discrètement suivis dès lors par les enquêteurs, les passeurs auraient alors arrêté de louer des voiliers et en ont acquis un. Les 4 passeurs ont hier été déférés à Rennes où ils ont été mis en examen “pour aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers d’étrangers en bande organisée et association de malfaiteurs” et placés en détention provisoire. Les 7 migrants illégaux ont quant à eux été relâchés avec cependant l’obligation de quitter le territoire.