Bref : c’était l’histoire d’un mec, fin de la série
Pas de suite pour la série Bref, qui vient d'annoncer la fin de la série sur son site et sur Facebook.
Ou comment vivent les trentenaires?
Accumulant sciemment et avec jubilation tous les clichés possibles, l’auteur (et acteur principal) Kyan Khojandi, décapait à l’humour corrosif tous les moments du quotidien. Bref était au chômage mais également fainéant, ce qui n’est pas forcément compatible. Et hypocondriaque aussi, avec un “je” à l’égo surdimensionné. Ou encore hypocrite, avec la femme de sa vie ou les femmes de son lit. Et le mieux, c’est que cela faisait rire les femmes des trentenaires, là où dans la vraie vie, elles poussaient des cris d’effroi. Ces derniers disposaient donc d’un miroir, tous les soirs, à la télévision, où ils pouvaient contempler leurs pires travers. A un rythme d’enfer, en moins de deux minutes, les saynètes racontaient ces fameuses choses de la vie, comme “j’ai pris un bain moussant” ou “je n’ai pas encore résilié mon abonnement Internet”.
Les grandes préoccupations existentielles du “héros” étaient le fil conducteur du programme, comme son goût pour la guitare, ses rapports avec son frère et par dessus tout, son addiction au sexe. En filigrane derrière la légèreté et la désinvolture, s’invitaient pourtant parfois des réflexions plus profondes, sur des sujets moins artificiels, comme l’infidélité ou la difficulté de vivre à deux. Bref, c’étaient aussi des seconds rôles tous plus savoureux les uns les autres et qui contribuèrent grandement au succès de la mini-série.
Le miroir vient de se briser, Bref s’arrête en plein succès, malgré des fans par centaines. Peut-être la peur de lasser, ou bien la sensation d’être allé au bout d’un programme si novateur fut-il. Il était pourtant si jouissif de côtoyer ce double “je”, dans ses déprimes et ses délires, les sources d’inspiration semblant inépuisables.
Bref, il est des jours où la télévision nous rend optimistes et joyeux. Aujourd’hui, c’est le contraire.