Boko Haram enlève 500 femmes et enfants
Des combattant de Boko Haram ont lancé un raid sur la ville de Damasak, pourtant reconquise il y a dix jours par l'armée.
«Ils ont pris 506 jeunes femmes enfants. Ils en ont tué environ 50 d’entre eux avant de partir», a raconté Souleymane Ali, un habitant de la ville. L’homme aurait notamment vu son épouse et trois de ses filles enlevées par les hommes de Boko Haram. “Ils m’ont dit que deux de mes filles seraient mariées cette année. Ils m’ont dit aussi : “Ce sont nos esclaves, on les emmène parce qu’elles nous appartiennent”.
Les témoignages d’habitants sur cet enlèvement ont été rapportés par Toumba Mohamed, lieutenant-colonel de l’armée nigérienne et commandant de la force tchado-nigérienne à Damasak. C’est la BBC qui a rapporté l’information ce mercredi matin, citant notamment le sénateur de l’Etat de Borno, au nord-est du pays.
Les combattants islamistes auraient ainsi rassemblé les captifs dans la principale mosquée de la ville avant de les emmener.
Menace sur la présidentielle
Le groupe djihadiste a menacé de perturber le scrutin présidentiel de samedi, qu’il considère comme non conforme à l’islam. Ce risque suscite une inquiétude grandissante autour des camps de déplacés du nord-est du pays, malgré la sérénité affichée du gouvernement et des membres de la commission électorale.
L’insurrection armée a fait plus de 13.000 morts depuis 2009, et plus d’un million et demi de personnes ont dû quitter leur foyer pour se réfugier dans des camps, en périphérie des villes et dans les pays frontaliers.
Alors que de nombreuses localités ont été reprises aux mains des islamistes par les contingents tchado-nigériens ces dernières semaines, Boko Haram pourrait bien évidemment chercher à riposter à l’approche de ce scrutin. Les bureaux de vote du nord-est pourraient notamment être des cibles privilégiées pour des attentats.
Bring back our girls
L’an dernier déjà, la secte islamiste avait enlevé près de 300 lycéennes dans cette même région. Malgré la mobilisation que cet enlèvement avait suscité -notamment autour du slogan “Bring Back our Girls”, ces dernières n’ont jamais été retrouvées. De nombreuses rumeurs circulent depuis sur le sort qui leur a été réservé. Tuées, vendues comme esclaves, mariées de force, ou même, transformées en kamikazes, nul ne sait ce qui leur est arrivé.
Le 12 mars dernier, l’organisation jihadiste Etat islamique (EI) a accepté l’allégeance de Boko Haram.