Boko Haram : Après le Nigéria, le Cameroun
Boko Haram a attaqué ce lundi une base militaire, dans le nord du Cameroun.
Après avoir rasé 16 villages dans le nord-est du Nigéria la semaine passée, dont la ville de Baga, les islamistes de Boko Haram ont lancé ce lundi une offensive contre un camp militaire à Kolofata, dans le nord du Cameroun.
Les autorités Camerounaises ont fait savoir que 143 djihadistes avaient perdu la vie dans cet attentat. Du côté des forces de l’ordre camerounaises, on déplore la mort d’un caporal, ainsi que quatre blessés.
“Les terroristes ont perdu 143 hommes et d’importants équipements de guerre dont des fusils d’assaut de différents types et des cartouches de tous calibres”, a expliqué Issa Tchiroma Bakary, ministre camerounais des communications.
Selon ce même ministre, les combats auraient duré plus de cinq heures, avant d’ajouter que “l’armée camerounaise avait mis les islamistes en débendade” à proximité de la frontière avec le Nigéria.
Le Cameroun en ligne de mire
Après s’être longtemps cantonné à des attentats et e,lèvements terroristes sur le sol nigérian, Boko Haram a fait savoir à plusieurs reprises son intention de poursuivre sa lutte au Cameroun voisin.
Suite à la décision du Président Camerounais Paul Biya de mener, en décembre dernier, des frappes aériennes contre le groupe islamique, Abubakar Shekau avait directement menacé le pays, par l’intermédiaire d’une vidéo postée sur You Tube début janvier.
«Paul Biya, si tu ne mets pas fin à ton plan maléfique, tu vas avoir droit au même sort que le Nigeria (…) Tes soldats ne peuvent rien contre nous», y avait-il déclaré.
L’abandon de l’armée nigérianne?
Le principal axe routier du nord du Cameroun, reliant Maroua à Kousseri, poste-frontière avec le Tchad, est désormais sous la menace permanente de Boko Haram. Dans les zones frontalières, les villageois sont contraints de migrer vers l’intérieur des terres, par crainte de croiser le chemin des membres de la secte.
Au Cameroun, le manque d’efficacité de l’armée nigériane dans sa lutte contre Boko Haram, ainsi que l’absence de soutien militaire de la part de la Communauté Internationale sont vivement critiquées. Selon plusieurs responsables militaires camerounais, les officiers nigérians abandonneraient régulièrement leurs positions, en abandonnant leurs armes.