Biscarosse : des parents d’élèves poursuivis pour “dénonciation calomnieuse”
Après avoir porté plainte contre un professeur d'EPS qui se serait rendu coupable de violences physiques et verbales, des parents d'élèves d'un collège de Biscarosse sont jugés aujourd'hui pour "dénonciation calomnieuse".
Les faits remontent à plus ou moins trois ans. En février 2013, 37 parents d’élèves du collège départemental de Biscarosse (Landes) avaient porté plainte contre X pour des violences physiques et verbales attribuées à un professeur d’EPS, âgé de 59 ans à l’époque.
Il convient de préciser que dans l’alerte signifiée par ce collectif de parents d’élèves au ministère de l’Éducation nationale, les faits reprochés concernaient également d’autres membres du corps éducatif incluant le proviseur de l’établissement. Ces parents, qui dénonçaient de même des actes de brimade présumés, s’étaient appuyés sur les témoignages de plusieurs collégiens.
Des parents d’élèves de Biscarosse poursuivis après avoir porté plainte contre X
Sauf qu’au terme de plusieurs mois d’enquête, le parquet de Mont-de-Marsan aura décidé de classer sans suite la plainte de ce collectif. Il sera notamment apparu que ce dernier avait été dupé par deux autres enseignants du collège. Citée par BFMTV.COM, Me Darzacq, avocate du professeur d’EPS, précise à ce sujet : “La procédure établit que ces deux professeurs d’EPS (avec lesquels il y avait une situation conflictuelle et qui ont déjà fait l’objet de sanctions disciplinaires) ont instrumentalisé les parents et même prévenu certains médias”.
L’accusé “détruit psychologiquement”
Et le parquet d’avoir choisi de poursuivre ces 37 parents d’élèves, lesquels comparaissent en ce mardi devant le tribunal correctionnel de Mont-de-Marsan pour “dénonciation calomnieuse”. L’avocate de l’accusé décrit son client comme quelqu’un de désormais “détruit psychologiquement, incapable de reprendre le travail”. L’homme n’a ainsi plus repris son activité professionnelle depuis ces accusations, avec son départ à la retraite qui devrait intervenir à la fin de l’année scolaire en cours. Me Darzacq ajoute que “cette affaire, c’est une vrai dégueulasserie”. Pour les faits dont ils sont accusés et en se référant au code pénal, ces 37 parents d’élèves encourent une peine de cinq ans de prison et 45.000 euros d’amende.