Béziers : Robert Ménard et la “charte” de bonne conduite pour les mosquées
Le maire de Béziers surfe sur l'état d'urgence en vigueur en France pour demander aux mosquées de sa ville d'appliquer plusieurs mesures.
Robert Ménard, maire de Béziers (Hérault) élu lors du dernier scrutin avec l’appui du Front National, ne manque que rarement l’occasion de tirer la couverture médiatique à lui. Jeudi, il a dévoilé une charte en 6 points à l’attention des imams de sa ville.
L’état d’urgence profite à Robert Ménard
Lors de cette conférence de presse, le maire a d’abord indiqué que dans le cadre de l’état d’urgence, instauré depuis les attentats de Paris, “les forces de police ont perquisitionné plusieurs mosquées et notamment celle de Brest, dont l’imam entretient des liens avec certains responsables de la communauté musulmane de Béziers”. Après avoir pris aussi l’exemple d’un “imam de Montpellier ayant déjà tenu des conférences dans une mosquée de Béziers” et qui “vient d’être assigné à résidence par l’État”, il conclut en affirmant que dans sa ville, “s’impose une clarification des activités des mosquées”.
La charte de “bonne conduite” des mosquées de Béziers
Mais quels sont ces 6 points que le maire demande aux imams de signer ? Les voici :
- “les imams des mosquées de Béziers s’engagent à ne prêcher qu’en français et en toutes circonstances”,
- “les imams et fidèles des mosquées de Béziers s’engagent à ne faire aucun appel à la prière dans la rue sous quelque forme que ce soit”,
- “les imams et présidents d’associations gérant les mosquées de Béziers s’engagent à ne pas poursuivre d’activités et à entretenir des liens avec des associations ou des mosquées, en France ou à l’étranger, appartenant aux courants les plus extrémistes, salafiste et Frères musulmans”,
- ils doivent en outre s’engager “à ne pas diffuser les discours ou faire la promotion des cheikhs ou savants saoudiens wahhabites, des cheikhs des Frères musulmans de tous les pays”,
- ils ne doivent pas non plus “promouvoir les textes et livres comme ceux de l’école malékite qui prescrivent le djihad ou la peine de mort pour les apostats ou homosexuels”,
- dernier point, les imams “s’engagent à ne recevoir aucun financement d’un État étranger, d’une collectivité d’un État étranger ou d’une association étrangère”.
Pour Mr Ménard, “La majorité d’entre eux partage ce point de vue. Pour les autres, je dirai que telle ou telle mosquée a refusé cette charte”. Quant aux présidents des 5 mosquées biterroises, ils doivent se réunir pour adopter une position commune et la suite à donner. Mehdi Roland, président de l’association esprit libre 34, responsable du collectif contre l’islamophobie, a quant à lui déclaré : “Peut-être qu’il ne connaît pas la communauté musulmane de Béziers. Je lui propose de venir rencontrer les responsables, comme ça, il ne verra qu’il n’y a pas de soucis. C’est beaucoup de fantasmes dont il se sert pour faire peur aux Biterrois”.