Belgique : le Premier ministre ne veut pas de citoyens européens “jouets de Trump, Poutine et Xi Jinping”
Jeudi soir, le Premier ministre belge Charles Michel a notamment réaffirmé la nécessité d'une Europe plus forte et ne devant pas devenir la marionnette des États-Unis, de la Russie et de la Chine.
L’Union européenne (UE) se réunit en ce vendredi à Malte, pour un sommet où il va notamment s’agir d’aborder le sujet des migrants et la politique menée depuis quelques semaines par le président des États-Unis Donald Trump. Jeudi soir, Charles Michel, Premier ministre de Belgique, a donné le ton.
Cité par Le Soir, M. Michel a évoqué un visage international modelé par de nouvelles positions des États-Unis, de la Chine et de la Russie : “L’évolution des derniers mois est impressionnante. Il y a un nouveau modèle [à Washington], et on se demande quel impact il aura sur la relation transatlantique. Il y a l’expression de plus en plus forte, notamment militaire, de la Chine. La Russie qui veut jouer un rôle géopolitique de plus en plus important, notamment dans des régions qui ont un impact direct sur l’Europe”.
Sommet de l’UE : le Premier ministre belge veut “des actions courageuses”
Le Premier ministre belge appelle à ne pas jouer le jeu des extrêmes dans la gestion de cette situation : “Il ne faut pas tomber dans la panique, mais il ne faut pas non plus être aveugle.” L’attitude adéquate à adopter selon lui est celle d’une Europe forte, unie et à même d’imposer sa vision :
“Je ne veux pas d’une Europe dont les citoyens deviennent les jouets de Trump, Poutine et Xi Jinping ! Il faut pour cela non plus seulement des discours, mais des actions courageuses.”
Zone euro à 19 : “pas plus simple” mais “plus réaliste”
Et pour Charles Michel, ces “actions courageuses” ne peuvent pas être menées par une zone euro à 27 ou 28 membres, et ce en raison justement d’une unité déjà mise à mal :
“Ce ne sera pas plus simple à 19 qu’à 28 ou 27, mais c’est plus réaliste. On avait cru, lors du grand élargissement de l’UE, qu’il allait mener à plus de solidarité et de solidarité entre les États membres. Or que voit-on aujourd’hui ? Nous en conflit judiciaire interne, car des États [NDLR : la Hongrie et la Slovaquie] ont porté plainte devant la Cour de justice de l’UE contre des décisions prises par les 28 ! Mais le projet européen est un projet politique, basé sur des valeurs. Je respecte le choix de certains pays de porter un message démocratique différent… Mais je leur dirai aussi ce vendredi, surtout à ceux qui sont heureux d’avoir vu arriver Trump : il vous laissera aussi tomber un jour.”