Beaujolais : relaxe du viticulteur qui refusait de traiter ses vignes
Poursuivi pour avoir refusé de traiter ses vignes contre la flavescence dorée, un viticulteur du Beaujolais vient finalement d'être relaxé en raison d'une non validation d'un arrêt préfectoral par le ministre de l'Agriculture.
Thibault se trouve être un viticulteur officiant aussi bien à Nuits-Saint-Georges (Bourgogne) qu’à Moulin-à-Vent (Beaujolais). Pour le développement de ses vignes, Thibault privilégie un élevage en biodynamie. Soit une technique agricole n’ayant aucunement recours aux pesticides et insecticides, lesquelles “abîment la faune, suppriment des insectes utiles et créent des déséquilibres”.
Un jour, son exploitation viticole est touchée par une flavescence dorée, une maladie ciblant spécifiquement les vignes et qui ne connaît pas de traitement. Et comme le rapportent nos confrères de Francetv info, pour contrarier de manière notable la progression de la flavescence dorée, il convient de s’en prendre à la cicadelle, l’insecte qui la propage.
Refus de traiter ses vignes victimes de flavescence dorée : un viticulteur du Beaujolais poursuivi
La flavescence dorée n’épargnera pourtant pas le Mâconnais en 2012, une contamination qui plaçait alors la Saône-et-Loire comme le département de Bourgogne où la maladie était la plus vivace. Mais ce n’est que l’année suivante où il sera décidé d’instaurer “une lutte obligatoire en attendant une cartographie plus précise des zones à risque”. Sauf que Thibault ne souhaitait pas recourir aux traitements, qui étaient certes imposés en Saône-et-Loire mais pas dans le Rhône. Plusieurs poursuites en justice seront alors lancées à son encontre.
Relaxe pour la non validation d’un arrêt préfectoral par le ministère de l’Agriculture
Conséquemment à ces démarches, le site Avaaz.org hébergera une pétition appelant à soutenir le viticulteur. Ce dernier récoltera au passage plusieurs milliers de voix. Et mardi, Thibault a finalement été relaxé par la justice. On apprend ainsi que le tribunal de Villefranche-sur-Saône a invoqué l’exception de nullité quant à l’arrêté préfectoral auquel le viticulteur était contraint de se conformer. En d’autres termes, en raison d’une non validation de cet arrêté par le ministère de l’Agriculture, les poursuites engagées contre le viticulteur sont abandonnées. À compter de la date de ce verdict, le parquet bénéficie de dix jours pour choisir, ou non, de faire appel de ce jugement.