Barack Obama va régulariser provisoirement 4,7 millions de sans-papiers
Le président Obama a présenté sa réforme de l'immigration. En force face au Congrès, il va régulariser près de 5 millions de sans-papiers.
Barack Obama a donné jeudi les grandes lignes de son projet de réforme de l’immigration. Et l’une d’elles n’est pas vraiment du goût de ses adversaires républicains.
En effet, il a annoncé la régularisation, temporaire, de 4,7 des 11 millions de clandestins que compte le pays. Lors de son allocution depuis la Maison Blanche, voici ce qu’il a précisé : “Aujourd’hui, notre système d’immigration est cassé, tout le monde le sait. Cela fait des décennies que cela dure et, depuis tout ce temps, nous n’avons guère fait grand-chose pour remédier à cette situation”. Puis : “Une amnistie de masse serait injuste. Des expulsions de masse seraient à la fois impossibles et contraires à notre caractère”.
Régularisation de sans-papiers : un tollé chez les républicains
Ce qui énerve passablement les républicains, c’est la méthode. Barack Obama, en supprimant la menace d’expulsion par décret, passe outre un accord du Congrès, lequel est majoritairement républicain.
John Boehner, leader républicain à la Chambre des Représentants, n’a pas tardé à réagir : “Ce n’est pas comme cela que notre démocratie fonctionne. Le président a dit qu’il n’était ni un roi, ni un empereur, mais il se comporte comme s’il en était un”.
Dans son discours, le président avait balayé les accusations selon lesquelles cette mesure équivaudrait à une amnistie pour les clandestins.
Le cadre de la mesure d’Obama
Au-delà de la polémique, comment cette mesure est pensée par le président ? Voici le message qu’il adresse aux clandestins :“Ce que j’esquisse, c’est un approche équilibrée, qui fait appel au bon sens. Si vous respectez les conditions, vous pouvez sortir de l’ombre et vous mettre en conformité avec la loi. Si vous êtes un criminel, vous serez expulsé”.
Dès lors, les anciens sans-papiers pourront postuler à des emplois, mais l’accès au nouveau système de santé mis en place par le président leur sera interdit. Il faut en effet avoir résidé pendant 5 ans aux Etats-Unis pour en bénéficier. Les dernières régularisations massives dataient de 1986, sous la présidence de Ronald Reagan.