Il avait refusé 2 femmes voilées à Tremblay : un restaurateur condamné à de lourdes amendes
Le restaurateur de Tremblay qui avait refusé deux femmes voilées dans son établissement à l'été dernier vient d'être condamné par le tribunal correctionnel de Bobigny à notamment 5.000 euros d'amende dont 2.000 avec sursis.
Les faits remontent au 27 août dernier. À Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), un restaurateur avait refusé deux femmes voilées installées à une table de son établissement. La scène avait été filmée par un téléphone portable par l’une de ces clientes et montrait le restaurateur en train de proférer des propos insultants à l’égard de ces femmes.
Après avoir possiblement eu des mots racistes envers elles, il avait ainsi déclaré qu’à ses yeux, “tous les terroristes [étaient] musulmans et tous les musulmans [étaient] des terroristes”. Qu’il avait le droit de le dire puisque vivant dans un pays laïc. Et d’avoir invité ces deux femmes, choquées, à quitter son restaurant.
5.000 euros d’amende pour le restaurateur de Tremblay
Si, le lendemain, le restaurateur avait exprimé ses regrets suite à ses propos tenus et tenu à demander le pardon de ses clientes, ces dernières auront maintenu leur intention de déposer plainte, et une enquête d’avoir été ouvertepar le parquet de Bobigny pour “discrimination à caractère racial”.
Jeudi, le tribunal correctionnel de Bobigny a rendu son verdict et reconnu le restaurateur de 65 ans coupable de “discrimination dans la fourniture d’un service en raison de l’appartenance à une religion dans un lieu accueillant du public”. Le prévenu, rapporte LCI, a écopé d’une peine de 5.000 euros d’amende dont 2.000 avec sursis, avec l’obligatoire d’afficher le jugement à l’entrée du restaurant pour une durée de deux mois.
Un “appel à titre conservatoire” envisagé
Le restaurateur aura également à s’acquitter de 1.000 euros de dommages et intérêts à la plaignante, d’un euro symbolique au Comité contre l’islamophobie en France (CCIF) et de 1.000 euros à chacune des parties, au titre des frais de justice.
Désormais, l’homme “aspire à reprendre une vie normale” en dépit de menaces dont il fait aujourd’hui l’objet, alors que son avocate Me Nathalie Barbier n’exclut pas un “appel à titre conservatoire”.