Autisme : un marqueur cérébral détectable par IRM dès 2 ans
Des chercheurs français ont pu observer un marqueur de l'autisme dans un pli du cerveau. L'anomalie pourrait être débusquée par IRM dès l'âge de 2 ans.
Vers un diagnostic de l’autisme plus précoce, et donc un meilleur suivi des patients ? Des chercheurs du CNRS d’Aix-Marseille Université et de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille ont mis au jour, dans le cerveau, un marqueur spécifique : “Nous avons découvert que, dans l’aire du langage et de la communication (aire de Broca), la profondeur maximale d’un sillon était moindre chez les enfants atteints d’autisme”, peut-on lire dans le communiqué du CNRS. Les résultats ont été publiés il y a quelques jours dans la revue Biological Psychiatry : Cognitive Neurosciences and Neuroimaging.
Autisme : une découverte importante
C’est une analyse du cerveau de 102 enfants âgés de 2 à 10 ans qui a été pratiquée. Ces derniers étaient classés en trois groupes : enfants atteints d’autisme typique, enfants atteints de trouble envahissant du développement non spécifié et enfants dépourvus de troubles du spectre autistique.
L' #autisme se cache-t-il dans un pli du cerveau ? https://t.co/jUvipEpf0N pic.twitter.com/ImTSYg9ozX
— CNRS (@CNRS) January 12, 2016
Quant à l’aire de Broca, évoquée dans le communiqué du CNRS, elle désigne une région “connue pour être impliquée dans le langage et la communication”. Et parmi les enfants atteints d’autisme, la profondeur maximum d’un des sillons de cette région cérébrale était moins importante que chez les autres enfants.
Un diagnostic plus précoce
De fait, plus ce pli est peu profond, plus le langage est altéré. Christine Deruelle, directeur de recherche au CNRS ne cache pas son optimisme à nos confrères de La Croix : “A l’heure actuelle, le diagnostic n’est posé que sur la base de signes cliniques, à partir de l’observation des enfants et d’entretiens avec leurs parents, et en moyenne à l’âge de 4 ans et demi. On gagnerait donc deux ans, ce qui permettrait probablement de personnaliser les soins visant à développer leur langage et leurs compétences, à adapter leur comportement et à gérer leurs émotions”.
Cette atrophie, visible par IRM, va donc comme l’a déclaré Mme Deruelle, dans le sens d’une meilleure prise en charge.