Autisme : une mère de famille évoque une société française désemparée
La mère d'un enfant autiste estime aujourd'hui que "la société française ne semble plus être en mesure de faire face" à ce trouble du développement.
Olivia Cattan est présidente de l’association SOS Autisme France. Elle est également mère d’un enfant atteint de ce trouble sévère du développement. Pour Mme Cattan, l’importance des médias n’est pas à négliger dans un travail de sensibilisation des masses, d’autant plus qu’elle considère que “la situation en France reste catastrophique” quant aux moyens mis en œuvre pour la prise en charge des personnes directement concernées par l’autisme.
Dans un témoignage publié sur le site de L’Obs, Olivia Cattan dresse une liste non exhaustive des problèmes certains rencontrés par cette catégorie de la population visiblement trop peu soutenue par les pouvoirs en place : “Des familles précarisées, des personnes autistes sans prise en charge et sans accès à l’éducation et à l’école, des discriminations, des maltraitances…”
SOS Autisme France : Touraine ne suivrait pas les conseils de la HAS
La présidente de SOS Autisme France estime aujourd’hui qu’à ses yeux, la société française n’a plus les armes nécessaires pour répondre efficacement aux besoins de personnes atteintes d’autisme : “vielles méthodes, structures d’accueil vieillissantes, maison départementales qui accusent un retard de six mois dans le traitement des dossiers, non-spécialisation du corps médical, auxiliaires de vie scolaire (AVS) non-formés…”
S’ensuivent des interrogations entrecoupées d’une charge contre la ministre de la Santé Marisol Touraine, qui ne se conformerait ainsi pas aux “préconisations de la Haute autorité de santé (HAS), qui préconise les méthodes comportementales pour aider les enfants autistes à sortir de leur silence, les faire progresser et diminuer leurs troubles du comportement.”
“Pas une mère en détresse”
Mme Cattan s’attend à ce qu’après la lecture de cette tribune, les élus réagissent en désignant une situation plus “alarmante” que “catastrophique”. Et de répondre à cet éventuel retour par plusieurs points, dont celui-ci : “Je leur répondrai que je ne suis pas une mère en détresse mais que je reste une journaliste devenue auxiliaire de vie scolaire pendant deux ans pour mon fils, afin de combler le manque en personnel formé par l’éducation nationale.”
La présidente de l’association conclut son intervention en y indiquant l’action à venir de SOS Autisme France dans le but d’une meilleure sensibilisation de l’opinion : “Voilà pourquoi nous remettrons aux médias, aux élus et au président de la République, un manifeste composé de dix mesures concrètes, applicables et nécessaires afin de permettre à tous ces enfants autistes d’avoir enfin un avenir dans leur pays.”