Attentats : la médaille de reconnaissance aux victimes vivement contestée
Le 12 juillet dernier, un décret validait la « médaille de reconnaissance aux victimes du terrorisme ». Une décoration qui ne passe pas auprès des associations de familles des victimes et des anciens combattants.
Pas encore décernée, mais déjà menacée ! La médaille de « reconnaissance aux victimes du terrorisme », créée par le gouvernement après la vague d’attentat qui a frappé la France, est en effet vivement contestée par des associations de familles de victimes et des associations d’anciens combattants.
La médaille aux victimes des attentats ne passe pas
Jusqu’à maintenant, cette distinction s’est faite très discrète. D’une part, car elle n’a pas été décernée, mais surtout parce qu’elle a été instaurée via un décret publié le 12 juillet dernier, soit deux jours avant les attentats de Nice qui l’ont quelque peu éclipsée de l’actualité.
Pour recevoir cette médaille représentée par une fleur à cinq pétales suspendue à un ruban blanc, les conditions sont les suivantes : « être Français et avoir été tué, blessé ou séquestré lors d’actes terroristes commis en France ou à l’étranger » ou « être étranger et avoir été tué, blessé ou séquestré lors d’actes terroristes commis en France ou à l’étranger contre les intérêts de la République française ». Son but premier était d’avoir à éviter de décerner la Légion d’honneur aux victimes pour ne plus dénaturer cette récompense. Certains diront que c’est d’ores et déjà un peu le cas et qu’on a tendance à la donner à n’importe qui…
Les association veulent des aides plus concrètes
Du côté des associations de familles de victimes citées dans Le Figaro, on estime qu’une simple médaille n’est qu’un « gadget » qui ne remplacera jamais des aides financières bien plus concrètes. Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs et l’Association du 13 novembre demandent également à ce que les démarches administratives soient simplifiées pour toutes les familles qui ont été frappés par des attentats.
Du côté des anciens combattants, c’est surtout la position de cette médaille dans la hiérarchie des distinctions qui passe mal. Cette dernière, décernée par le président de la République, est en effet considéré comme plus importante que celles des blessés de guerre et plus globalement des hommes et des femmes qui ont combattu pour la France, décernées par le ministère de la Défense. « Cet emplacement est mal vécu et je peux vous dire que cela bouge dans les rangs », menace Jacques Goujat, président de l’Union française des associations de combattants et des victimes de guerre, toujours dans Le Figaro.
Rappelons que le décret précise que la médaille de reconnaissance aux victimes du terrorisme ne peut être décernée que sur la demande des familles concernées.