Attentats de Charlie Hebdo : 4 personnes sur 10 toujours traumatisées 6 mois après
Il apparaît aujourd'hui que six mois après les attentats de Charlie Hebdo, un traumatisme était encore présent chez près de quatre personnes sur dix.
Si l’évidence même veut que les attentats de Charlie Hebdo aient provoqué une forme de traumatisme pour ses victimes proches ou indirectes, et plus largement auprès de la population française toute entière, la question d’un mal encore plus ou moins présent six mois après la tragédie peut se poser.
Au lendemain de ces attentats, une enquête épidémiologique, I.M.P.A.C.T.S. (acronyme d’Investigation des Manifestations traumatiques Post Attentats et de la prise en Charge Thérapeutique et de Soutien), avait été conjointement lancée par Santé publique France et l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France. L’objectif de cette étude, parvenir à évaluer les répercussions mentales des attentats et mesurer l’efficacité de la prise en charge des victimes.
Traumatisme post-attentats : des troubles anxieux chez 30% de civils
Une enquête conduite du 1er juin au 31 octobre 2015 auprès de plusieurs centaines de personnes. Dans le détail, rapporté par nos confrères de Pourquoi Docteur ?, on trouve 190 civils (victimes, témoins ou encore personnes endeuillées) et 232 professionnels (sapeurs-pompiers, forces de l’ordre et de l’intervention, secours médico-psychologiques et secours associatifs).
Les résultats de l’enquête récemment révélés nous apprennent que chez les civils et six mois après les attentats, au moins un traumatisme était encore présent chez près de quatre personnes sur quatre. Pour 30% d’entre elles, il s’agissait de troubles anxieux, quand 20% de ces personnes souffraient encore de stress post-traumatique, et 10% de dépression caractérisée.
Une efficacité avérée de la prise en charge précoce
Par voie de communiqué, Santé public France indique que l’impact est relatif au degré d’exposition : “L’enquête confirme que plus les personnes ont été exposées aux attentats (directement ou indirectement menacées, ayant vu/entendu les terroristes et/ou des victimes), plus les conséquences psycho-traumatiques sont importantes”.
Et les signataires de l’étude d’ajouter que “les personnes ayant bénéficié d’une prise en charge précoce ont eu deux fois moins de troubles à six mois que les autres”. Concernant les conséquences observées chez les professionnels, elles apparaissent moins présentes même si notables, avec une exposition davantage marquée au sein de la police que dans les autres secteurs d’intervention.