Attentats du 13 novembre : le logeur Jawad clame n’avoir “rien à voir avec Daesh”
Dans une lettre adressée aux juges, le logeur des terroristes impliqués dans les attentats du 13 novembre affirme n'avoir "rien à voir avec Daesh" et regrette être désormais l'objet de moqueries.
Depuis son témoignage télévisé, la parole du logeur Jawad n’avait plus été rapportée publiquement. Celui qui a offert un toit aux terroristes impliqués dans les attentats du 13 novembre 2015 a rédigé, le mois dernier, une longue missive (18 pages) à l’attention de l’un des juges d’instruction en charge de cette affaire.
Une lettre que nos confrères de L’Obs rapportent aujourd’hui partiellement, et dans laquelle le jeune homme regrette les conséquences de son passage devant l’objectif de la caméra : “Je n’ai pas demandé à être filmé par ce foutu cameraman, il m’a entendu dire aux policiers que j’étais le loueur de l’appartement, il a allumé sa caméra si j’avais su ce qu’aurait causé cet interview je n’aurais jamais parlé.”
Logeur Jawad : ” Si j’avais su ce qu’aurait causé cet interview je n’aurais jamais parlé”
Et de poursuivre : “Je suis passé d’une vie normale à une vie d’enfer en une fraction de seconde. Mon nom de famille a été sali, je fais l’objet de parodie, de blague.” Mis en examen le 24 novembre dernier pour, entre autres, pour participation à une association de malfaiteurs terroristes criminelle, l’homme âgé de 29 ans persiste à affirmer, outre son innocence, ne pas s’être douté des intentions plus que douteuses de ses locataires : “À aucun moment je n’ai senti une ambiance terroriste ou dangereuse dans la location de l’appartement. […] Je suis conscient d’avoir hébergé les pires assassins que la France n’a jamais connu, mais à aucun moment je me suis associé je n’ai vu de mes yeux des armes.”
Un appel téléphonique troublant
S’il reconnaît avoir visionné des vidéos d’exécutions en Syrie et signifié des intentions destructrices durant sa peine de 8 ans de prison pour le meurtre d’un ami, le logeur indique avoir proféré ces menaces sur le coup de l’énervement : “J’y ai peut-être pensé en prison, mais une fois sorti, tout est sorti de ma tête”. Il ajoute n’avoir “rien à voir avec Daesh, ni de loin ni de près”. Il n’en reste pas moins que Jawad a reçu un appel téléphonique de Belgique 10 jours avant les attentats, un coup de fil crucial dans l’enquête menée par les autorités et dont le jeune homme déclare pourtant ne pas se souvenir.